23 octobre 2018 - 08:34
Soupçons de fraude et mise en demeure
Le Syndicat des aciers forgés s’entend à l’amiable avec l’ancien exécutif
Par: Jean-Philippe Morin

Le Syndicat des aciers forgés représente aujourd'hui 272 syndiqués de Sorel Forge (aujourd'hui Finkl Steel). (Photo : Pascal Cournoyer)

Six syndiqués accusés d’avoir volé des centaines de milliers de dollars au Syndicat des aciers forgés Sorel (FIM-CSN) peuvent maintenant dormir en paix. Peu avant l’été, un règlement hors cour a été signé entre les deux parties, ce qui clôt un dossier qui a duré plus de quatre ans.

« Nous avons été accusés à tort; maintenant, on tourne la page », s’est contenté de commenter un des six syndiqués accusés, André Salvas. Ce dernier, ne voulant pas briser les conditions de l’entente à l’amiable, a préféré ne pas s’exprimer davantage sur le sujet.

Le président du Syndicat des aciers forgés, Stéphane Mongeon, s’est aussi montré peu loquace lorsqu’appelé à commenter. « Il y a eu un règlement à l’amiable. Tout est réglé, tout est fini et on passe à autre chose. On tourne la page », a-t-il dit.

Accusés de fraude

Le 23 décembre 2013, le Syndicat des aciers forgés envoyait une mise en demeure enjoignant six membres du syndicat et une employée de lui verser 750 000$ d’ici le 6 janvier 2014, sans quoi des procédures judiciaires seraient entreprises.

La poursuite officielle a finalement été envoyée le 4 février 2015, réclamant 183 614,01$ aux six membres du syndicat, qui ont toujours refusé de payer ce montant. Quant à l’employée, son dossier a été traité à part.

Le Syndicat des aciers forgés leur reprochait notamment de nombreuses irrégularités qui avaient été remarquées de 2000 à 2010 à l’époque où l’ancien exécutif était en place. On y mentionnait entre autres des états financiers incomplets, des failles importantes dans les comptes et des sommes versées à un organisme qui appartenait à l’ancien président du syndicat.

En entrevue avec le journal Les 2 Rives dans l’édition du 7 janvier 2014, soit quelques jours après avoir reçu une mise en demeure, l’ex-président du Syndicat des aciers forgés de 1988 à 2009, Jacques Courcy, s’est défendu et déplorait que ce dernier salissait leur réputation.

« L’exécutif qui m’a remplacé allègue que j’en ai mis plein mes poches. Ce que je n’ai jamais fait. […] J’ai donné beaucoup plus que j’ai reçu. J’ai travaillé fort pour sauver l’entreprise quand elle était en difficulté, à me battre pour conserver les emplois de nos membres. […] On a géré en bon père de famille. […] Cet exécutif a tout faux, parle sans preuve. C’est du ouï-dire choquant et décevant », avait-il déclaré à la journaliste Louise Grégoire-Racicot.

Chacun des membres du syndicat a déboursé entre 5 000$ et 6 000$ chacun en avocats lors de ces procédures judiciaires. Un membre du syndicat actuel a demandé à ce que le Syndicat des aciers forgés rembourse les frais d’avocats aux six membres accusés à tort. Une décision pourrait être prise lors de la prochaine assemblée.

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