31 août 2017 - 00:00
Le projet d’usine suscite toujours la grogne des citoyens
Par: Julie Lambert
La salle du centre communautaire était remplie à pleine capacité de citoyens opposés au projet Champag. | Photo: TC Media - Julie Lambert

La salle du centre communautaire était remplie à pleine capacité de citoyens opposés au projet Champag. | Photo: TC Media - Julie Lambert

Les citoyens de Saint-Roch-de-Richelieu étaient nombreux à se faire entendre, le 30 août, lors d’une consultation publique sur des changements de zonage. Plusieurs étaient inquiets des impacts de cette modification sur le projet Champag.

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Le projet de règlement visait à retirer et interdire les usages para-agricoles et industriels dans deux secteurs industriels près du village et aussi à proximité. Le règlement permettait également d’autoriser ces usages dans un secteur situé au nord près de l’autoroute 30, à la limite de Contrecœur.
« L’objectif du règlement est de permettre l’usage industriel de transformation de matières premières à un endroit précis, déterminé et le plus éloigné du périmètre urbain. […] Certains propos mentionnent que le projet Champag ne serait pas en mesure de s’implanter dans les zones industrielles, mais ces affirmations sont tout à fait incertaines », a expliqué le maire Claude Pothier.
Le projet reçoit une forte opposition des citoyens depuis le dépôt d’une demande de permis à la Ville en mai dernier. Le maire a affirmé que le règlement ne visait pas spécifiquement ce projet, mais toutes autres activités de même type qui pourraient s’y retrouver.

Décision mal reçue
Au cours de cette assemblée, plusieurs citoyens ont posé des questions à la Ville pour tenter de comprendre les impacts de ce changement. Alors que la municipalité avait prévu 45 minutes pour cette assemblée, elle s’est prolongée pendant près d’une heure trente.
Certains citoyens se sont inquiétés des dimensions réelles des secteurs de la carte puisque le dernier règlement de zonage n’a pas été mis à jour depuis 1991. D’autres se sont questionnés sur les intentions et la rapidité de la municipalité à mettre ce règlement en place.
Des citoyens voudraient simplement que ce type d’usine soit totalement bannie de la municipalité. Les réponses aux questions ont d’ailleurs été accueillies avec beaucoup de bruits du public. « On n’en veut pas! », ont scandé en chœur les citoyens réunis dans la salle pleine.

Qu’est-ce que Champag?
Le projet de 26 M$, qui créerait plusieurs emplois, consiste à construire une usine afin de fabriquer du substrat. Cette matière, composée de paille et de fumier, est utilisée pour faire pousser des champignons à l’usine Champag, aussi gérée par Agnesh Marsonia, à Verchères.

Ouverture de registre
Le règlement a été adopté majoritairement avec l’ajout d’un amendement. Ce dernier interdit également les usages para-agricoles industriels dans la zone agricole récréative. Celle-ci se trouve au nord de la côte Saint-Jean.
Le conseiller Yannick Joyal a demandé le vote lors de la séance extraordinaire. Il a été le seul contre. Selon lui, le règlement actuel était suffisant surtout avec les différents organismes en place comme la Commission de protection du territoire agricole et le ministère de l’Environnement.
« La municipalité n’avait pas à tout changer et à faire peur aux gens. On ne peut pas prendre des décisions rapides sans consulter un urbaniste et ne pas travailler au complet sur la refonte de notre plan. »
Des avis publics ont été affichés par la municipalité pour informer les citoyens qu’ils ont jusqu’au 7 septembre pour s’opposer au projet de règlement. Pour ce faire, ils devront déposer une demande pour la tenue d’un registre. Ils devront avoir une majorité de signatures des propriétaires des zones concernées et à proximité afin de demander à la municipalité la tenue d’un scrutin référendaire.

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