4 mai 2015 - 00:00
Le moratoire sur la perchaude s’étend jusqu’à la baie Lavallière
Par: Sarah-Eve Charland

Le moratoire sur la pêche à la perchaude s’étend depuis le 24 avril 2015 jusqu’à la baie Lavallière afin de protéger l’un des plus importants sites de frai de cette espèce.

Rappelons qu’un moratoire sur la pêche à la perchaude est en vigueur depuis 2012 dans le lac Saint-Pierre.

La réglementation du ministère des Fôrets, de la Faune et des Parcs vise habituellement les cours d’eau. La baie Lavallière est considérée comme une plaine inondable et n’était pas définie dans la réglementation. Le ministère a décidé d’y remédier.

La nouvelle zone d’interdiction couvre les cours d’eau ainsi que toutes parties inondées au sud par la portion de la route 132 entre les rivières Richelieu et Yamaska, bornées au nord-ouest par le fleuve Saint-Laurent et à l’est par la rivière Yamaska.

« On a observé que la baie Lavallière était un site ciblé par les pêcheurs. Pour être cohérent, on devait protéger le site où se reproduisent les perchaudes. On a voulu définir précisément la zone pour s’assurer qu’elle soit claire pour le citoyen », explique le biologiste de la direction de la gestion de la faune de l’Estrie, de Montréal, de la Montérégie et de Laval, Steve Garceau.

Cette mesure a pour objectif de protéger le site de frai de la perchaude. « Ce sont de grosses perchaudes qui se retrouvent dans la baie. On souhaite protéger les géniteurs qui sont porteurs d’avenir », ajoute-t-il.

Le directeur général de la Société d’aménagement de la baie Lavallière, Paul Messier, est satisfait de cette mesure. « C’est une bonne chose. C’est logique. La baie est connectée au lac Saint-Pierre. C’est un site exceptionnel pour la perchaude », affirme-t-il.

Les perchaudes qui naissent dans la baie ont accès à un garde-manger riche. Cela leur permet de grossir suffisamment pour survivre à l’hiver, explique M. Messier. « C’est l’un des enjeux du déclin de la perchaude. »

À l’Association des pêcheurs du lac Saint-Pierre, le président Jean Lévesque prenait déjà pour acquis que le moratoire s’étendait jusqu’à la baie. La présidente de l’Association des chasseurs et pêcheurs du lac Saint-Pierre, Carole Deschêneaux, abonde dans le même sens.

« On tenait pour acquis que la baie en faisait partie, mais il restait une zone grise. C’est toutefois logique. Quelques individus savaient qu’il y avait une zone grise et ça pouvait devenir litigieux », explique le président de l’Aire faunique communautaire du lac Saint-Pierre, Stéphane Marin.

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