10 juin 2016 - 00:00
Le monde agricole en quête de développement
Par: Louise Grégoire-Racicot
Une vingtaine de personnes (producteurs, élus, représentants du MAPAQ, de l’UPA) ont participé au Forum du PDZA tenu à Saint-Robert, le 2 juin dernier. | Photo: gracieuseté – Urbania

Une vingtaine de personnes (producteurs, élus, représentants du MAPAQ, de l’UPA) ont participé au Forum du PDZA tenu à Saint-Robert, le 2 juin dernier. | Photo: gracieuseté – Urbania

L’agriculture se développera mieux si tous travaillent dans le même sens, ont admis une vingtaine de personnes venues, le 2 juin dernier, à Saint-Robert, donner leur point de vue sur le plan de développement de la zone agricole (PDZA) que la MRC de Pierre-De Saurel est à rédiger.

C’est sur la proposition du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) que la MRC a entrepris de rédiger ce plan qu’elle doit remettre le 30 juin prochain.

Sa trame de fond? Définir des actions priorisées à partir du portrait du monde agricole bas-richelois et du diagnostic décrivant ses forces et faiblesses.

Tous se sont donc mis à la recherche de façons d’assurer la croissance et la diversification des activités agricoles de la MRC de Pierre-De Saurel et ce, en harmonie avec le milieu urbain.

Ce plan a été défini après consultations, au cours des derniers mois, des producteurs agricoles, élus, intervenants économiques et résidents de son territoire.

Voilà une démarche à la fois philosophique et concrète, ont constaté les participants tout de même satisfaits.

La consultation a permis de définir trois priorités globales à réaliser à travers diverses actions.

Un traitement industriel égal

Pour donner un meilleur appui à l’entrepreneuriat agricole et agroalimentaire et stimuler des projets et investissements privés, il faut promouvoir, comme pour l’industrie, un réseau d’experts en entrepreneuriat agricole et agroalimentaire qui travaillera sur le terrain avec les producteurs ou encore affecter une ressource à ce développement.

Un choix pas encore arrêté qui a comme objectif notamment de développer la transformation des produits agricoles, source de création d’emplois.

Une priorité qui appelle à l’équité

Élément qui a fait l’unanimité: étudier l’impact qu’ont les règlements municipaux en zone agricole et encourager l’équité des normes en zones agricole et urbaine.

Le fait que la gestion des boisés diffère en milieu urbain et rural choque les producteurs. Le règlement des distances séparatrices prévu au règlement de contrôle intérimaire aussi. Car certains qui voudraient agrandir leurs installations ne le peuvent pas toujours.

Développer l’intérêt régional

Les producteurs ne veulent plus compter que sur eux-mêmes, mais travailler en synergie avec la population, les secteurs commercial, institutionnel et communautaire pour développer leur secteur. Un exemple? La circulation des produits de la ferme vers les consommateurs urbains et ce, en complémentarité avec le Marché urbain.

Les actions proposées sont plus nombreuses pour réaliser ces trois priorités. Ces dernières ont été retenues lors de cette soirée de consultation.

Ensemble

Un élément sur lequel tous ont insisté: il faut mettre un terme aux difficiles relations entre environnementalistes et agriculteurs. « Il ne faut plus opposer agriculture et poissons », a insisté le député Sylvain Rochon, présent à la rencontre. « Il faut se sortir de ces chicanes qui ne mènent nulle part. »

On doit sensibiliser à toutes les réalités des producteurs, a renchéri Louis R. Joyal, membre du comité agricole de la MRC et maire de Yamaska. « Il n’y a pas que les bandes riveraines ou le drainage à regarder. Il existe une série de mesures à suivre pour prévenir l’érosion des sols comme le nivelage de ces derniers. »

Un grand absent

Un grand absent des consultations sur le plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC de Pierre-De Saurel fut certes la Société d’agriculture de Richelieu (SAR) et son commissaire agricole, Alain Beaudin.

La décision a été fort réfléchie, assure le directeur général de la SAR, Marco Lavallée. Deux fois le conseil d’administration a voté unanimement qu’il ne participerait pas à cette planification introduite par la MRC de Pierre-De Saurel avec l’aide d’un consultant.

La SAR, explique M. Lavallée, joue déjà son rôle qui est de promouvoir, valoriser, développer et réseauter l’agriculture sur les plans économique, social et environnemental via les ressources disponibles du milieu. « Nous ne voyons pas pourquoi nous dédoublerions nos efforts. »

Autonome et indépendant

Même son de cloche chez le commissaire Alain Beaudin. De fait, dit-il, les éléments mis en valeur dans la consultation sont en grande partie ce que son bureau fait déjà depuis quelques années.

La différence la plus importante, explique-t-il, « c’est que cela ne se fait pas sous la gouverne de la MRC qui contrôle désormais le CLD avec ses quatre maires membres du c.a. sur les sept personnes qui y siègent. »

La SAR est indépendante du pouvoir politique et autonome, dit-il.

S’il faut décider où implanter le secteur agroalimentaire par exemple, il faudra trouver le site idéal pour les fournisseurs et les clients et non le placer dans la municipalité dont le maire en a eu l’idée, donne-t-il en exemple. « C’est le développement global de l’agriculture et du territoire qui doit primer. Indépendante politiquement, la SAR peut trancher en ce sens. »

Son bureau arrive à se réinventer parce qu’il connait bien le milieu, ses potentiels et la façon de vivre avec les règles imposées. Et travaille tant avec les petits que grands producteurs.

« Il ne faut surtout pas rester coller à nos façons de faire de toujours. Il faut savoir aborder les choses autrement et encourager ceux qui osent innover », conclut-il.

L’agriculture régionale en chiffres

379 entreprises

1516 emplois

Un capital de 426 M$ (2010)

Des revenus de 88 M$ (2010)

Des achats et investissements annuels de 71 M$

Des salaires versés de 7 M$

Une valeur foncière de 475 M$

90% du territoire est agricole

95% des sols agricoles ont un bon potentiel

90% des revenus proviennent de la production de céréales et de lait

20% des fermes ont un revenu annuel de plus de 500 000$

30% des fermes ont un revenu de moins de 50 000$

image
image