25 octobre 2016 - 00:00
Le métier de laitier perdure à Sorel-Tracy
Par: Deux Rives
Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares laitiers à pouvoir compter sur une relève. Il amène le lait de porte en porte chaque matin | Photo: TC Média – Stéphane Martin

Alors qu’un peu partout en province les cartes de commande ont disparu des fenêtres, la grande région de Sorel-Tracy compte une quinzaine de laitiers qui, chaque matin, livrent du lait frais à des milliers de clients.

Par: Stéphane Martin

La vitalité économique de la Laiterie Chalifoux n’est certainement pas étrangère au maintien de ce métier traditionnel, explique son président Alain Chalifoux. « Nous ne savons pas combien il reste de laitiers au Québec, mais nous sommes la compagnie qui en a le plus. On déborde du territoire de la MRC de Pierre-De Saurel. Nos laitiers se rendent jusqu’à Nicolet d’un côté et de l’autre, on va jusqu’à Sainte-Thérèse, Blainville et même Boisbriand. Le porte à porte représente 30% du volume de lait de consommation. »

Ce dernier est conscient que le métier est en voie de disparaître et que certaines ombres se présentent au tableau. « Les épiceries offrent de plus en plus les commandes en ligne. À moyen terme ça risque de faire mal. Les laitiers vieillissent aussi et certains n’ont pas de relève. »

C’est le cas de Jacques Bourgeois qui est laitier pour la Laiterie Chalifoux dans le secteur de Saint-Roch-de-Richelieu, Contrecœur et Saint-Antoine-de-Richelieu. L’homme de 67 ans a commencé à passer le lait avec son père alors qu’il n’était âgé que de 7 ans.

« Tant que j’ai du plaisir, je vais continuer, mais quand ce sera fini pour moi, il n’y a personne pour me remplacer. Le métier n’est plus ce qu’il était à l’époque, mais moi, mes clients sont privilégiés. J’ai les clés des maisons, je rentre et je mets le lait dans le frigidaire », dit-il avec humour.

Sur le terrain

Rodolphe Cournoyer est l’un des rares à pouvoir compter sur une relève. Dans sa famille, ils sont laitiers de père en fils. Il a suivi les traces de son père il y a plus de 35 ans et depuis quelques années, son fils Bruno est embarqué dans l’aventure.

« Il a fallu être visionnaire et acheter d’autres runs de lait pour augmenter notre volume. Sans ça, on ne serait plus là aujourd’hui. Avant, il y avait des clients dans chaque rue, maintenant c’est différent. On offre également d’autres produits, on n’a pas le choix d’être diversifié. Ce qui coûte le plus cher, c’est l’entretien du camion, on se doit d’être rentable quand on est sur la route. »

Celui qui aime prendre le temps de discuter avec tout le monde raconte qu’il a appris à ne pas se stresser avec la vie. « Aujourd’hui tout le monde est stressé. Pour moi, c’est un client à la fois. Quand tu es pressé, tu vas plus vite avec ton camion, c’est dangereux, tu brises le matériel, ça ne sert à rien, ce n’est pas payant et ce n’est pas bon pour l’image envers la clientèle. »

M. Cournoyer s’est lié d’amitié avec ses clients. « Y’a des personnes âgées qui n’ont que moi comme visite. Certains m’offrent un café, je prends le temps de jaser avec eux. Ils me font des confidences, je suis comme leur psychologue. »

Notre journaliste a accompagné Rodolphe Cournoyer le temps d’une run de lait. Voici quelques commentaires de clients rencontrés :

– Nous consommons beaucoup de lait à la maison et comme c’est ma femme qui fait l’épicerie, je préfère qu’elle ne force pas à transporter des contenants. J’aime mieux voir Rodolphe le faire.

– On est chanceux d’avoir encore ce service chez nous. C’est important de continuer d’acheter des laitiers.

– Rodolphe, c’est mon rayon de soleil, il a toujours une histoire à raconter pour nous faire rire.

– On a un bébé à la maison et ça boit beaucoup cette petite bête-là. On est certain de ne jamais manquer de lait, car Rodolphe passe ici deux fois par semaine.

– C’est un peu plus cher, mais je n’ai pas à sortir pour aller acheter du lait au dépanneur. Je peux demeurer en pyjama plus longtemps.

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