27 novembre 2018 - 05:03
Entrevue exclusive avec le lieutenant responsable du poste de police
Le grain de sel de Mario Gilbert
Par: Sarah-Eve Charland

Le lieutenant responsable du poste de la MRC de Pierre-De Saurel de la Sûreté du Québec, Mario Gilbert (Photo : Pascal Cournoyer)

Sécurité nautique, routière et près des écoles figurent parmi les priorités du lieutenant responsable du poste de la Sûreté du Québec (SQ) de la MRC de Pierre-De Saurel, Mario Gilbert, qui a accepté d’accorder une entrevue au journal Les 2 Rives deux ans après son entrée en poste.

M. Gilbert a été directeur adjoint au poste de Sorel-Tracy en 2007. Depuis, il n’a pas quitté la Montérégie. Il a aussi été responsable de la gendarmerie à Saint-Hyacinthe pendant quelques années. Il a dirigé le poste de police d’Acton Vale et a travaillé quelques mois au bureau du commandant de la SQ en Montérégie avant d’accepter le titre de lieutenant responsable du poste à Sorel-Tracy.

« Les principales caractéristiques de la MRC de Pierre-De Saurel, ce sont le fleuve Saint-Laurent et la rivière Richelieu. Sinon, ça demeure assez semblable aux autres secteurs. On constate une baisse des collisions et de la criminalité comme partout ailleurs dans la province. C’est une belle place où vivre », constate-t-il.

Les cours d’eau au sommet des priorités

Les priorités sont déterminées par les municipalités de la MRC. Elles touchent la sécurité routière, les patrouilles dans les lieux publics, les véhicules récréotouristiques et la lutte à la drogue de rue.

Depuis son arrivée dans la région, M. Gilbert a ajouté son grain de sel à l’organisation en place. Il s’est notamment attaqué à la sécurité nautique puisque de nombreuses plaintes ont été logées à la SQ à ce sujet. Il a changé la structure des opérations touchant la sécurité nautique.

« Quand je suis arrivé, j’avais des plaintes de la part des municipalités et de l’Association des riverains du Richelieu. J’ai développé un programme plus structuré. Il y avait un problème de sécurité. On n’était pas suffisamment présent sur le Richelieu et le fleuve Saint-Laurent », reconnaît-il.

Cet été, la SQ a assigné deux policiers à temps plein qui ont effectué régulièrement des patrouilles sur l’eau. Ils ont été présents sur les cours d’eau toutes les fins de semaine, sauf deux, de juin à septembre.

En 2017, la SQ avait effectué huit sorties sur l’eau. En 2018, elle en a plutôt effectué 42. Le nombre de constats d’infraction est passé de 23 en 2017 à 90 en 2018. Les constats concernent souvent des règles de sécurité. Les policiers ont aussi travaillé en collaboration avec la patrouille nautique de la Vallée-du-Richelieu qui est sortie 25 fois durant la saison estivale.

« De la prévention, il y en a depuis des années. On rendu à la répression », souligne-t-il.

La SQ a notamment arrêté trois personnes pour conduite avec les facultés affaiblies lors du party de l’Île de Grâce le 1er septembre. L’hélicoptère de la SQ a été mis à contribution. La Gendarmerie royale du Canada était également présente. On retrouvait aussi huit embarcations de la SQ et un centre de commandement à Sainte-Anne-de-Sorel. Une opération de telle ampleur avec l’hélicoptère ne s’était jamais faite avant.

« S’occuper des capacités affaiblies sur l’eau, ce n’est pas facile. Il faut prendre en charge les gens avec le conducteur et le bateau. Il y a toute une logistique autour de ça », souligne-t-il.

La limite du taux d’alcoolémie pour conduire un bateau est la même que la conduite automobile, soit 80 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang.

« L’année prochaine, on va être encore mieux structuré. Ça ne sera pas juste sur l’eau qu’on va faire la vérification, mais sur les quais. Si les gens ont consommé toute la journée et n’ont pas fait attention, ils sont arrêtés. On va les attendre. On va être présent pour les avertir au matin. […] Quand on intercepte un conducteur, on ne va pas juste vérifier son taux d’alcoolémie, mais ses capacités », affirme-t-il.

Une présence accrue près des écoles

La sécurité près des écoles représente une priorité importante pour le lieutenant responsable du poste même si elle ne figure pas parmi les priorités des municipalités. Depuis octobre 2018, le poste a dégagé un policier à temps plein afin qu’il assure une présence constante près des écoles le matin, midi et le soir.

« Il vérifie la vitesse, le respect des autobus scolaires et de la signalisation. Il y a plusieurs écoles où il y a des interdictions de s’immobiliser pour débarquer les enfants. Souvent, les parents débarquent les enfants entre les autobus scolaires. C’est dangereux. Le policier y sera jusqu’à la fin de l’année scolaire. Fort probablement que l’année prochaine, ce sera la même chose », mentionne M. Gilbert.

Lutte contre la drogue de rue

La lutte contre la drogue de rue s’effectue entre autres par la mise en place du projet Concertation sur l’intimidation dans les bars licenciés avec l’équipe de renseignement (CIBLER). Bien qu’il s’agit d’un projet provincial, les agents assurent une présence régulière dans la MRC de Pierre-De Saurel.

« Ils viennent régulièrement pour faire la visite des bars, les sécuriser et développer des affinités avec les tenanciers pour obtenir de l’information sur les criminels. […] Des fois, on peut avoir de l’information comme quoi il y a certains problèmes dans un bar. Sans impliquer le tenancier, on arrive sur place et on s’assure que les règles sont respectées. Souvent, ça se calme ou ils quittent. On ne les a pas chassés de la ville parce que ça ne se passera jamais comme ça. On est là pour contrôler ça. On est aussi là pour passer le message qu’on ne tolère pas le harcèlement ou l’intimidation », ajoute-t-il.

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