26 septembre 2016 - 00:00
Le créateur du calvaire de Yamaska est maintenant connu
Par: Deux Rives
Quelques zones de bois malsain ont été retrouvées, mais rien d’alarmant selon le restaurateur Martin Gauthier. | Photo: Gracieuseté Atelier du patrimoine du Québec

Quelques zones de bois malsain ont été retrouvées, mais rien d’alarmant selon le restaurateur Martin Gauthier. | Photo: Gracieuseté Atelier du patrimoine du Québec

Attendu depuis plusieurs années, le projet de restauration du calvaire de Yamaska a reçu l’aval du ministère de la Culture et des Communications au printemps dernier avec une subvention de 20 230$. L’œuvre sculptée en 1838 réserverait quelques surprises à son restaurateur qui affirme, avec presque certitude, avoir retrouvé son auteur.

Par Stéphane Martin

C’est Martin Gauthier de l’Atelier du patrimoine du Québec qui est en charge des travaux de restauration. Il n’en est pas à ses premières armes dans le domaine. Il a, entre autres, rénové les calvaires de Saint-Adelphe et de Sainte-Geneviève-de-Batiscan qui sont considérés comme étant les 2e et 3e plus beaux au Québec.

« À mon avis, celui de Yamaska fait partie de ces belles œuvres. Pour être honnête, je n’aurais pas dit cela quand j’ai commencé le travail. Le facial et les épaules étaient bizarres. En le restaurant, il y a des traits qui sont devenu plus beaux. Ça permet de découvrir ce qu’il était réellement à l’époque », commente M. Gauthier.

Ce retour à l’état d’origine aura permis à Martin Gauthier de retrouver l’auteur présumé du calvaire de Yamaska.

« Je vous l’annonce en primeur, il s’agirait d’Alexis Milette [NDLR : un architecte et sculpteur connu dans les années 1800 qui a notamment fait les plans de l’église Saint-Michel]. Je parle au conditionnel, car il reste encore quelques démarches à effectuer avant de l’annoncer officiellement, mais tout porte à croire que c’est lui. Nos recherches nous ont amenés à Saint-Léon-le-Grand, où une œuvre identique est conservée à l’église et l’on sait que c’est Alexis Milette qui en est l’auteur. C’est carrément son jumeau que l’on retrouve à Yamaska. C’était la façon de faire des artistes à l’époque, ils reproduisaient une œuvre identique, c’est comme une signature. »

En retirant la peinture blanche ajoutée au fil des ans, une autre surprise attendait le restaurateur. « À l’origine, le calvaire était de couleur brune et polychromatique, donc, de plusieurs couleurs. C’est dans cet état que la population le retrouvera d’ici quelques semaines », termine M. Gauthier qui aura travaillé plus de 300 heures sur ce projet.

Le calvaire de Yamaska retournera où il était érigé dans les dernières années dès qu’il sera restauré, soit dans la courbe du village, aux abords de la route 132.

Historique

– C’est en 1838 que le calvaire aurait été érigé, et son Christ, sculpté, pour Dominique Charland, navigateur et patriote arrêté et emprisonné à Trois-Rivières, où il fit la promesse d’ériger une croix s’il était délivré. Acquitté, il a tenu promesse et a fait construire le calvaire à Yamaska-Est, son village natal.

– Restauré en 1908 et 1918, le calvaire a d’abord été érigé près de la maison du patriote qui l’a entretenu jusqu’à sa mort, en 1857. Il a ensuite été déménagé sur le site actuel en 1922. Le dernier à s’en être occupé est M. Albert Mondou, jusqu’en 2005, après quoi la municipalité de Yamaska est devenue propriétaire du calvaire.

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