22 août 2016 - 00:00
L’aviron le mène de Sorel-Tracy jusqu’à Rio
Par: Sarah-Eve Charland
Le Sorelois d’adoption a souvent compétitionné dans des environnements époustouflants. | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Le Sorelois d’adoption a souvent compétitionné dans des environnements époustouflants. | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Julien Bahain | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Julien Bahain | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Julien Bahain (deuxième à partir de la gauche) avec son équipe. | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Julien Bahain (deuxième à partir de la gauche) avec son équipe. | Gracieuseté / Comité Olympique canadien

Même s’il n’a pu ramener de médaille, le rameur Julien Bahain est fier d’avoir représenté le Canada et Sorel-Tracy en aviron aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

Résidant à Victoria en Colombie-Britannique pour ses entraînements, il est domicilié à Sorel-Tracy, où habite son oncle, afin de représenter le Québec auprès du Comité olympique canadien. « Je me sens plus Québécois que Victorien », lance-t-il en entrevue, à peine de retour du Brésil.

En effet, Bahain est né d’un père français et d’une mère québécoise, originaire de Sherbrooke. Il a vécu en France jusqu’en 2014. Il a même représenté la France aux Jeux olympiques à Pékin en 2008, où il a remporté la médaille de bronze, et à Londres en 2012, où il s’est classé en 10e position.

Lors d’une année sabbatique à la suite des Jeux de Londres, il a vu la possibilité de changer de pays. « C’était l’occasion de compléter mon identité en emménageant au Canada. C’est une partie de moi. J’ai tout de même été élevé par une mère québécoise et fière de l’être. »

Des Jeux difficiles

Le rameur et ses coéquipiers, Pascal Lussier, Will Dean et Robert Michael Gibson, ne se sont pas qualifiés pour la finale en aviron aux Jeux olympiques, ce qui leur aurait permis d’accéder au podium. Ils ont ramé pour la finale B le 11 août. Ils ont terminé 8e au classement grâce à un temps de 6 minutes, 13 secondes et 5 dixièmes.

« On a fait une erreur technique qui nous a coûté cher. On a eu des difficultés. Le bassin était complexe en termes de vagues et de vents. On a manqué notre passage à la finale. Ç’a aussi coûté la confiance de l’équipe. Ç’a mal commencé et ç’a dégringolé », raconte M. Bahain.

« Ça démontre bien qu’une médaille, ce n’est pas si facile à obtenir. Il faut savoir la savourer. Je continue de savourer ma médaille de bronze gagnée à Pékin. »

Français et Québécois

Bahain a commencé à pratiquer l’équitation assez jeune. Alors qu’il a développé une scoliose à l’âge de 13 ans, il a dû dire adieu à ce sport. On lui a alors proposé l’aviation ou la natation.

« J’ai la phobie de l’eau. Je n’aime pas être dans l’eau. Alors, j’ai choisi d’être sur l’eau avec l’aviron. Je croyais que ce serait temporaire. Ça fait maintenant 17 ans que j’en fais », se remémore-t-il.

En 2014, il a emménagé au Canada où il a découvert une grande différence dans la pratique de ce sport.

« C’est assez impressionnant de voir qu’un même sport est approché de façon diamétralement différente. En France, on commence par la technique et beaucoup plus jeune. Au Canada, il y a des programmes universitaires. Les gens commencent donc l’aviron parce qu’ils sont forts. »

Que dira l’avenir…

De retour au Canada depuis le 12 août, il prend maintenant le temps de se reposer en profitant des moments passés auprès de son bambin de trois mois. Il passera également quelques mois en France pour visiter sa famille et reviendra en octobre à Victoria.

« Je n’ai pas encore pris de décision sur mon avenir sportif. Les Jeux olympiques dans quatre ans, c’est un important engagement à prendre. L’avenir me le dira. Au Canada, être athlète, c’est travailler 100% sur cet objectif. C’est un choix de vie difficile », ajoute-t-il.

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