9 avril 2019 - 13:59
Maternelle 4 ans
L’apprentissage par le jeu dans la classe de Claudiane Rheault-Girouard
Par: Katy Desrosiers
Claudiane Rheault-Girouard et Laury Gervais ont à cœur le développement des enfants dans leur classe. 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

Claudiane Rheault-Girouard et Laury Gervais ont à cœur le développement des enfants dans leur classe. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. 
Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

La classe est aménagée selon les besoins d'un enfant de 4 ans. Photo Katy Desrosiers | Les 2 Rives ©

De la peinture à l’exploration extérieure, les enfants dans la classe de maternelle 4 ans de l’École Maria-Goretti ne chôment pas. Claudiane Rheault-Girouard, enseignante, et Laury Gervais, éducatrice spécialisée, sont là pour les accompagner dans leurs apprentissages, a constaté notre journaliste, lors d’un avant-midi dans la classe.

Lorsque les enfants arrivent, l’enseignante et l’éducatrice spécialisée les supervisent pendant que, comme des grands, ils rangent leurs manteaux dans leur casier.

Lorsque tout le monde est prêt, on fait un petit train. On saute à un ou deux pieds dans les cerceaux au sol et on suit l’ami devant. Ensuite, on prend la collation. Une des premières activités consiste en l’apprentissage d’un mot. Le mercredi 3 avril, on découvrait « dans ». Chacun son tour, les enfants devaient aller mettre un carton dans un objet. Une autre activité consistait à ce que l’enfant choisisse l’image d’un fruit ou d’un légume qu’il connaît et l’identifie à la bonne catégorie. Par la suite, on pousse l’exercice plus loin en cachant les images et en demandant aux enfants de les trouver et de les déposer dans le bon cerceau s’il s’agit d’un fruit ou d’un légume. Après cette activité, les enfants sont invités à jouer en petits groupes dans des secteurs différents de la classe.

Toute la journée, ils effectueront des activités qui les aident à développer la motricité et le langage. Pendant l’après-midi, une période de relaxation est prévue.

La journée, qui débute vers 8 h 45, se termine à 14 h 30. La pause dîner est de 11 h 15 à 12 h 15. « La plupart des enfants dînent à l’école, dans la classe. On ne les mélange pas avec les autres élèves pendant les récréations. Le but est d’offrir un lieu sécurisant qui favorise le développement. Il y a des périodes de jeux à l’extérieur selon les besoins. On peut parfois sortir une à deux fois le matin, parfois c’est en après-midi », explique l’enseignante. À certaines occasions, les enfants sont en contact avec les autres élèves, comme pendant des cours d’éducation physique avec les maternelles 5 ans et lorsque des plus élèves plus vieux viennent aider dans la classe.

La conseillère pédagogique Karine Léveillé affirme que depuis le début de l’année scolaire, des progrès sont notés. « Certains ne sont pas propres quand ils arrivent. Apprendre à aller à la salle de bain, c’est aussi basique que ça. Mais rendu à ce temps-ci de l’année, ça va », explique-t-elle.

L’enseignante remarque une grande différence au niveau de l’autonomie des enfants. « Ils apprennent à défaire leur sac, à s’habiller et gérer leur boîte à lunch. Ils sont plus curieux et posent des questions. Ils apprennent aussi à s’investir dans un groupe et à prendre la parole », mentionne Claudiane Rheault-Girouard.

Cette dernière a choisi de s’impliquer dans une classe de maternelle 4 ans, après 6 ans dans une classe de maternelle régulière. « J’avais le goût de prendre le temps avec les élèves, de les stimuler encore plus. Maintenant, je prends le temps de faire de la peinture, parfois plusieurs fois. J’ai plus de liberté, d’espace et de temps », mentionne l’enseignante.

L’implantation de nouvelles classes

Avec l’annonce de l’ajout de classes de maternelles 4 ans dans certaines régions et le désir du gouvernement québécois d’implanter le service partout, plusieurs se questionnent sur les bases du programme. L’enseignante en maternelle 4 ans Claudiane Rheault-Girouard, ainsi que la conseillère pédagogique Karine Léveillé, s’entendent pour dire que l’objectif du programme est de créer un lien positif entre l’école, la famille et l’enfant.

« Pour créer ce lien entre l’école et la famille, quoi de mieux que de placer l’enfant dans un contexte scolaire », mentionne Karine Léveillé. Selon elle, la plupart de ces enfants ne fréquenteraient pas un CPE.

La maternelle 4 ans vise une stimulation précoce et sa différence avec la maternelle régulière est que les apprentissages ne sont pas notés sur un bulletin de compétences. On opte pour une communication avec les parents sur le développement de l’enfant. « Le but est de donner une chance à l’enfant pour développer son potentiel maximum en prévision de sa rentrée en maternelle régulière », explique Mme Léveillé.

Réservée à certains enfants

Les enfants pouvant être inscrits en maternelle 4 ans doivent habiter dans certains secteurs déterminés par le gouvernement. Une liste de codes postaux est fournie à l’école. Ainsi, pour la première année de la classe à Maria-Goretti, on retrouve des enfants, entre autres, de Saint-David, Saint-Roch-de-Richelieu et Yamaska. Le groupe compte 13 enfants. Le maximum qu’il pourrait contenir est 17, mais l’enseignante avoue que ce ne serait pas une situation idéale.

« Dans l’enseignement, on a toujours besoin d’aide. Dans un monde parfait, on serait deux ou trois pour vraiment offrir des situations pédagogiques aux enfants avec au moins un adulte avec quatre enfants pour une quinzaine de minutes par jour », indique Claudiane Rheault-Girouard. L’éducatrice spécialisée Laury Gervais doit répartir son horaire pour être présente autant à Maria-Goretti qu’à l’école Martel, où se trouve une autre classe.

Les parents sont impliqués

L’enseignante affirme que le modèle convient à des parents qui souhaitent s’impliquer auprès de l’enfant. « Avec l’horaire qu’on offre et l’offre de service qui n’est pas l’été, ça prend un parent qui est disponible et qui veut s’impliquer. Ça prend aussi un enfant qui a le goût d’aller à l’école. Une des principales raisons pourquoi plusieurs sont ici, c’est qu’ils demandaient à leurs parents d’aller à l’école », précise-t-elle.

Si le gouvernement souhaite implanter de telles classes partout, on doit les réfléchir à l’avance, selon Karine Léveillé. « Il y a des principes de base et il faut la réfléchir [la classe]. À l’école Martel, il a fallu créer le milieu. Ça prend une toilette, un environnement favorable. Les enfants ne peuvent pas aller au vestiaire à l’autre bout de l’école. Il faut l’équiper cette classe-là, ça coûte plusieurs milliers de dollars et on ne peut pas faire ça du jour au lendemain », précise-t-elle. Elle affirme qu’il est important d’être rigoureux et d’avoir les humains pour accompagner les enfants.

Pour l’instant, en raison du peu d’inscriptions reçues, il n’y aurait pas de classe de maternelle 4 ans sur le territoire de la Commission scolaire de Sorel-Tracy l’an prochain. La période d’inscription se poursuit encore pour plusieurs semaines. À Contrecœur, une demande d’ajout de trois classes à l’École des Cœurs-Vaillants a été faite. Des travaux d’agrandissement de l’école étaient déjà en branle.

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