21 février 2017 - 00:00
La Ville veut rétablir les ponts avec la Chambre de commerce
Par: Louise Grégoire-Racicot
Le conseil municipal de Sorel-Tracy a mandaté, hier soir le maire Serge Péloquin et le directeur général par intérim, Marc Guèvremont, de solliciter une rencontre avec le président de la Chambre de commerce et son directeur général en vue de rétablir les ponts entre les deux organismes. | TC Média - archives

Le conseil municipal de Sorel-Tracy a mandaté, hier soir le maire Serge Péloquin et le directeur général par intérim, Marc Guèvremont, de solliciter une rencontre avec le président de la Chambre de commerce et son directeur général en vue de rétablir les ponts entre les deux organismes. | TC Média - archives

Le conseil municipal de Sorel-Tracy a mandaté, hier soir le maire Serge Péloquin et le directeur général par intérim, Marc Guèvremont, de solliciter une rencontre avec le président de la Chambre de commerce et son directeur général en vue de rétablir les ponts entre les deux organismes.

Entretemps, la Ville maintient le retrait de son appui financier à la Chambre et sa démission comme membre. La résolution déposée par Yvon Bibeau en séance ordinaire hier a été adoptée sur division, les conseillers Patrick Péloquin et Sophie Chevalier votant contre.

Pas de report

Les deux conseillers ont proposé d’entrée de jeu de reporter cette résolution à l’assemblée du 6 mars.

« L’assemblée sera télédiffusée et permettra à tous de savoir ce qui en est », a plaidé le conseiller Péloquin. Ses confrères l’ont blâmé d’être sorti publiquement pour affirmer son désaccord à ce que la Ville se retire de la Chambre, comme l’avait annoncé le maire Serge Péloquin.

« Il a inscrit sa dissidence publique dès le lendemain, ne respectant pas l’entente conclue de garder le silence sur cette question jusqu’au lendemain d’une rencontre éventuelle avec la Chambre », a dit un autre conseiller, Yvon Bibeau.

Mme Chevalier a appuyé son collègue Patrick Péloquin en expliquant qu’elle avait compris que la discussion en comité du conseil avait conclu à un retrait de sa cotisation et aide financière à la Chambre, mais pas de son retrait comme membre.

« C’est un départ précipité. On n’est pas les seuls à être contre ce retrait. C’est donner un bien mauvais signal à nos entrepreneurs et commerçants », a-t-elle ajouté. « Je n’ai trouvé rien d’offensant à ce qu’a dit Patrick. Il a droit de parole et peut exprimer ses positions », a-t-elle remarqué.

« Je me devais d’expliquer ma position, car, sans cela, on donnait l’illusion de l’unité du conseil, ce qui n’était pas le cas », s’est défendu Patrick Péloquin qui n’a pas reçu d’appui de la part de ses autres collègues.

Rappelons que le conflit a éclaté entre les deux parties après que le président de la Chambre de commerce, Laurent Cournoyer, a réagi à une étude sur le classement de la Ville au 108e des 121 villes entrepreneuriales canadiennes. Il avait alors qualifié de pessimistes ses membres à l’égard de l’économie régionale. Il déplorait du même coup que la Ville n’apporte pas un support plus grand à ses commerçants. Ce qui a piqué au vif le conseil municipal et son maire qui ont dénoncé ce vent de négativisme à l’égard de tous les efforts consentis pour alimenter sa vie économique. Une escalade qui s’est terminée par le retrait de la Ville de la Chambre.

Un consensus

Le 20 février, cinq des sept conseillers présents affirmaient que le conseil était arrivé à une « entente consensuelle » unanime portant sur une seconde rencontre avec la Chambre « afin de clarifier certains éléments responsables d’une riposte réfléchie et (légitime) concernant un rapport émanant de la Chambre de commerce », a expliqué M. Bibeau.

Tous souhaitaient une deuxième rencontre, a insisté Patrick Péloquin, mais il n’y a pas eu de consensus ni de vote.

« Il est nécessaire de nous assurer de l’entière coopération et d’une vision commune de la part de la Chambre avant même le renouvellement de notre adhésion », a dit M. Bibeau.

Cette situation va bien au-delà de l’égo de certains individus, a spécifié le conseiller Bibeau. Et il ne s’agit pas non plus d’une guerre de tranchées, mais de la défense de principes extrêmement importants, a-t-il ajouté.

Tout au long de l’échange, le maire Serge Péloquin s’est gardé d’intervenir. En fin d’assemblée, il a mentionné qu’« une Chambre doit promouvoir et non dénigrer sa région. Des industriels sont d’accord avec moi là-dessus. Des membres quittent la Chambre. On en est là. On souhaite une rencontre positive. »

Un citoyen, Claude Himbeault, qui cherchait l’origine de cette « bataille », a suggéré que c’était là un règlement de compte. Ce à quoi le maire a répondu : « Ceci est dans votre imaginaire! »

Les conseillers se prononcent
Chaque conseiller s’est exprimé sur le sens qu’il a donné à une proposition prise en comité de travail sur une rencontre éventuelle entre des représentants de la Ville et de la Chambre.
« Je cherche naturellement le consensus. Mais quand on dit qu’on ne bouge pas avant la rencontre avec la Chambre, on était unanime. Patrick, tu joues avec les dates. Tu défais en public, dès le lendemain, ce dont on a parlé. Je n’aime pas ces règlements de compte dans les journaux. Ce n’est pas la première fois que tu fais cela. Tu l’as fait dans le dossier du Festival de la gibelotte. » – Benoît Guèvremont
« On a mis deux heures à arriver à un consensus parce qu’on était divisé en deux. Nous étions trois en faveur de la ligne dure : moi, MM. Bibeau et Mondou. Tout le monde a mis de l’eau dans son vin. Et on se fait dire qu’on est des menteurs ? » – Alain Maher
« Patrick, tu n’as pas dit ton opposition à la décision du conseil de se retirer de la Chambre. Ta sortie n’a pas aidé la cause. On est probablement en présence de perceptions vraiment différentes. » – Dominique Ouellet
« Il faut se mettre en mode recherche de solution, trouver comment se parler. Et dans une prochaine rencontre avec la Chambre, trouver comment travailler ensemble. » – Jocelyn Mondou
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