30 mars 2021 - 17:37
Avec l’acquisition du terrain de l’ancien Café St-Thomas
La Ville a voulu faire bouger les choses, selon le maire
Par: Katy Desrosiers

Pierre Ouellette, du Groupe Richelieu Inc., s’est porté acquéreur du terrain du 57, rue du Roi et compte y construire un bâtiment comprenant un restaurant et des appartements. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Près de deux ans après que le bâtiment de l’ancien Café-St-Thomas ait été la proie des flammes, la Ville de Sorel-Tracy a acquis de gré à gré le terrain appartenant à Thomas Lessard pour la somme de 60 000 $. La Ville affirme avoir procédé à l’acquisition puisque rien ne bougeait à cet emplacement. M. Lessard aurait toutefois tenté de faire valoir à la Ville qu’une vente avec une tierce partie était imminente.

Le 23 novembre 2020, le conseil municipal a adopté une résolution afin de signifier au propriétaire du terrain l’intention de la Ville d’acquérir le lot pour un usage à des fins municipales. À défaut d’une entente entre les deux parties, la Ville aurait pu mettre de l’avant des procédures d’expropriation.

Toutefois, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, assure que l’entente avec le propriétaire a été faite de gré à gré.

« Ce qui est important de comprendre, c’est qu’un terrain avec une grande affiche à vendre pendant deux ans où rien ne bouge, c’est préoccupant pour un conseil, surtout dans un centre-ville qui est un endroit stratégique. […] Après deux ans qu’il ne se passe rien, c’est là qu’on a mis de l’avant un processus pour dire qu’on va contrôler le développement du type de projet à cet endroit avec l’acquisition », explique M. Péloquin.

Le directeur général de la Ville, Me Karl Sacha Langlois, a été mandaté pour négocier avec le propriétaire. La Ville lui a offert 50 000 $. Il souhaitait plutôt recevoir 60 000 $, ce que la Ville a accepté.

Serge Péloquin confirme que la rumeur voulant que M. Lessard ait été forcé de vendre est fausse. « On sait que 24 heures après que la résolution ait été adoptée, M. Lessard est venu nous dire qu’il avait un acheteur. On a fait des vérifications et cette situation est questionnable. Me Langlois a informé M. Lessard que cette façon de faire était risquée pour lui. Dans un contexte où on passe une résolution d’expropriation, le principe de surenchère, c’est très risqué », affirme-t-il.

Ainsi, M. Lessard aurait tenté de faire grimper le prix du terrain.

« On a vérifié avec les partenaires et l’architecte et il n’y avait rien de fait, ajoute-t-il. Les personnes contactées ont dit qu’elles n’avaient pas de projet avec M. Lessard. […] Me Langlois lui a expliqué les deux scénarios et il a accepté notre offre. »

Selon lui, l’évaluation du bâtiment était d’environ 34 000 $ et donc, le propriétaire aurait été perdant dans un contexte d’expropriation.

Le principe d’acheter des terrains dans un plan de revitalisation n’est pas exclusif à Sorel-Tracy, avance Serge Péloquin. Il nomme en exemple la Ville de Varennes. « Elle achète des lots de terrains, elle démolit les cabanes et ensuite elle attend un projet d’un promoteur. Des fois, on est dans l’obligation d’aller de l’avant avec cette façon de faire. […] À mon avis, quand la Ville [de Sorel-Tracy] a décidé de prendre en charge ce terrain pour contrôler le développement sur ce lieu parce qu’il est stratégique dans le plan de revitalisation du centre-ville, elle avait la responsabilité de donner vie à ça et de relancer de façon harmonieuse et contrôlée avec le patrimoine bâti », admet le maire.

Pierre Ouellette s’entend avec la Ville

Depuis deux ans, Pierre Ouellette de Groupe Richelieu Inc, avait un projet pour ce terrain. Il l’avait mis sur la glace, car il ne s’entendait pas avec l’ancien propriétaire pour la vente.

M. Lessard possède deux bâtiments plus loin sur la rue du Roi. Il souhaitait vendre ces bâtiments avec le terrain du 57, rue du Roi, mais M. Ouellette n’était pas intéressé par le combo.

« J’ai toujours eu le projet dans la tête. Je me disais qu’un moment donné, je devrais faire faire un dessin, une esquisse, mais je n’étais pas capable d’avoir le terrain. Quand j’ai su que la Ville s’était portée acquéreuse, j’ai présenté mon projet. Ça m’a donné le goût, je me suis dit qu’il y avait une possibilité », explique M. Ouellette.

La Ville a revendu le terrain au même montant qu’elle l’a acquis. Lors de la vente, elle a précisé ses exigences pour le prochain bâtiment, soit d’avoir une mixité entre le commercial et le résidentiel, de construire avec des matériaux nobles et de respecter l’intégration dans le milieu.

« On considère qu’il s’agit d’un promoteur qui fait un projet de qualité. C’est un Sorelois. C’est quand même important d’encourager nos développeurs locaux », avoue le maire, qui réitère que ce projet est une grande fierté pour Sorel-Tracy.

M. Péloquin confirme d’ailleurs que d’autres annonces sont à venir pour le centre-ville, en plus de la poursuite du projet de ShipTrack dans les anciens locaux du Presse Café.

 

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