6 février 2020 - 10:29
La prison de Sorel-Tracy loin d’être à pleine capacité
Par: Sébastien Lacroix
La prison de Sorel-Tracy est occupée à seulement 80 % de sa capacité. 
Photothèque | Les 2 Rives ©

La prison de Sorel-Tracy est occupée à seulement 80 % de sa capacité. Photothèque | Les 2 Rives ©

Ouvert il y a près de trois ans, le nouvel Établissement de détention de Sorel-Tracy est encore loin d’être pleinement opérationnel. La prison, qui devait avoir un rôle de centre régional où pourrait y être incarcérés jusqu’à 300 criminels, compte actuellement un peu moins de 220 détenus qui purgent des peines de moins de deux ans.

En fonction depuis le 13 juin 2017, le nombre de places ouvertes a augmenté progressivement, passant de 116 à l’ouverture à 172, le 19 octobre 2017, puis à 244, le 21 mars 2018, et à 272, le 29 octobre 2019.

Pour l’instant, il n’est pas question d’ouvrir la trentaine de cellules supplémentaires. Puisque le taux d’occupation est encore loin du compte. Depuis son ouverture, le centre a été occupé à 95 % de sa capacité, du 1er août 2017 au 31 mars 2018, puis à 93 %, du 1er avril au 31 mars 2019. Du 1er avril au 31 décembre 2019, le taux d’occupation a été de 83 %. Puis, il était de 80 % au mois de janvier 2020.

C’est tout un contraste avec la vieille prison qui comptait 88 places. Celle-ci débordait avec des taux d’occupation qui ont oscillé entre 110 % à 130 % au cours de ses dix dernières années d’opération, selon des données qui avaient été obtenues via une demande d’accès à l’information.

En plus de la nouvelle infrastructure de huit pavillons d’hébergement de Sorel-Tracy, trois autres nouveaux établissements situés en région, soit à Amos, Roberval et Sept-Îles, ont permis d’ajouter environ 360 nouvelles places au sein du réseau correctionnel provincial.

« Le fait d’avoir ouvert plusieurs établissements de détention sur quelques années, on n’est pas en surpopulation. À Sorel-Tracy, on sait qu’il y a des places de disponibles qui peuvent être utilisées encore, mais on n’en est pas là. On suffit à la demande », soutient Louise Quintin, relationniste à la Direction des communications du ministère de la Sécurité publique.

Celle-ci explique que l’ouverture d’une nouvelle prison se fait toujours de façon progressive afin de bien roder l’établissement. « C’est une question de s’habituer pour le personnel, autant que pour faire rentrer les détenus qui arrivent d’autres endroits. Tout ça, ça prend assez de fourgons, assez de personnel, assez de tout », explique Mme Quintin.

« Des fois, il y a des détenus qui demandent d’être ailleurs parce que c’est plus près de leur famille, continue la relationniste. On essaie d’accommoder tout le temps quand on peut. Quand ça déborde à une place, on les envoie à une autre. »

Que la prison de Sorel-Tracy ne soit pas pleinement opérationnelle n’a pas eu d’impacts négatifs quant aux 130 nouveaux emplois qui avaient été annoncés. En date du 28 février 2019, le ministère indique que l’effectif de l’Établissement de détention de Sorel-Tracy comptait 167 agents et agentes de services correctionnels et que l’effectif total était de 227 personnes. Ce qui correspond à ce qui avait été promis lors de l’ouverture.

Sorel-Tracy dessert Drummond, mais pas Granby

Annoncé comme une solution pour désengorger différentes prisons de la région lors de sa construction, l’Établissement de détention de Sorel-Tracy devait accueillir des prévenus et des condamnés en provenance du palais de justice de Granby, dans le district de Bedford.

C’est ce qui avait été annoncé au personnel, en décembre 2018, selon ce que rapportait La Voix de l’Est. Québec a finalement décidé de faire volte-face, en septembre dernier, préférant les maintenir à l’Établissement de détention de Sherbrooke qui se trouvait pourtant en surpopulation.

La durée du trajet entre Sorel-Tracy et Granby, qui représente environ 75 minutes, soit 25 de plus qu’entre Sherbrooke et Granby, a été l’un des éléments qui ont pesé dans la balance. « Cette décision a été prise en considérant l’ensemble des avantages et des inconvénients pour les différents acteurs du système pénal de ces régions », précise la relationniste Louise Quintin.

« Elle s’inscrit dans le cadre des travaux d’envergure provinciale qui visent à mieux répartir la population carcérale entre les différents établissements de détention afin de diminuer les transferts et d’améliorer les conditions de détention des personnes incarcérées », assure-t-elle, donnant en exemple les établissements de détention d’Amos, de Trois-Rivières et de Roberval qui desservent des palais (ou des points de service) de justice situés à plus de 75 minutes par la route ou par les airs.

Le 9 décembre 2019, le ministère de la Sécurité publique a annoncé que les personnes incarcérées en provenance du district judiciaire de Drummond seront dorénavant sous la responsabilité de l’Établissement de Sorel-Tracy plutôt que de celui de Sherbrooke. Dans ce cas-ci, il n’y a qu’une différence de cinq minutes de route.

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