3 novembre 2020 - 20:17
Rapport annuel du CISSS de la Montérégie-Est
La pénurie de main-d’œuvre mine le bilan du réseau de la santé
Par: Sarah-Eve Charland

La PDG du CISSSME, Louise Potvin. Photo gracieuseté

L’ensemble des établissements de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est ont enregistré un surplus budgétaire de 773 582 $ pour l’année 2019-2020. Malgré une année faste en investissements, ils ont été freinés par la pénurie de main-d’œuvre.

« Ça a été une année généreuse en budgets de développement. Il y a eu tout près de 40 M$ de budgets de développement d’annoncés. Seulement 65 % de ces allocations ont pu être réalisées, compte tenu de la difficulté de pourvoir les postes et d’atteindre les volumes à temps plein », souligne la directrice adjointe budget et performance du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME), Guylaine Lussier.

Le budget total du CISSSME représente environ 1 milliard de dollars. L’argent a été investi dans les soins à domicile, le centre jeunesse, les services en santé mentale, en centre d’hébergement, à la protection de la jeunesse, en soutien aux proches aidants et pour améliorer les conditions du personnel.

Le CISSSME a aussi reçu 7,2 M$ du ministère de la Santé et des Services sociaux afin de corriger l’iniquité interrégionale. Il s’agit du dernier versement. Depuis 2016-2017, cette correction représente près de 68 M$ pour la Montérégie-Est.

Plus de 200 000 heures supplémentaires de plus

Pour l’année 2019-2020, le CISSSME a compté 741 178 heures en temps supplémentaire, ce qui représente une hausse d’environ 200 000 heures de plus comparativement à l’année précédente. La direction soutient toutefois que l’année 2019-2020 a compté deux semaines de pandémie. L’année financière s’est terminée au 31 mars.

Le temps supplémentaire a représenté une dépense d’environ 30 M$, soit une hausse de 8,2 M$ par rapport à l’année précédente. L’assurance-salaire a aussi représenté une dépense d’environ 30 M$.

Selon la présidente-directrice générale du CISSSME, Louise Potvin, il est tout à fait normal de compter sur du temps supplémentaire afin d’éviter des ruptures de services.

« Cependant, il s’est accru au fil des années et plus particulièrement depuis près de 10 ans. Évidemment, pour nous, le maintien du service pour éviter des ruptures de services constitue une obligation. Toutefois, il faut déployer des stratégies pour en diminuer les impacts. C’est pour ça que le rehaussement de temps partiel vers le temps complet est l’une des solutions importantes », ajoute Mme Potvin.

En 2019-2020, le CISSSME a créé 70 postes supplémentaires et a rehaussé des postes dans le secteur des centres d’hébergement, à l’Hôtel-Dieu de Sorel et en mission jeunesse. Ces deux mesures représentent un investissement de 4,7 M$.

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