26 juin 2018 - 08:21
La dette du député
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit un éditorial hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

À une centaine de jours du scrutin provincial du premier octobre prochain, Richelieu connait déjà quatre candidats qui y brigueront les suffrages: le sortant Sylvain Rochon (PQ), un aspirant de scrutin précédent Jean-Bernard Emond (CAQ), l’ex-conseillère municipale soreloise Sophie Chevalier (PLQ) et la jeune soreloise Sophie Pagé-Sabourin (QS). Durant l’été, les électeurs doivent les convier à réfléchir tout haut sur divers enjeux régionaux.

Par exemple, la qualité de l’enseignement et les services dans les écoles aux enfants en difficulté d’apprentissage (ou aux plus doués). Le financement des sorties dites culturelles. La préparation des enfants à devenir des citoyens responsables. Leur réaction au taux sorelois actuel de diplomation et le temps pris pour l’obtenir. Le milieu devrait-il compter plus de CPE publics et subventionnés et plus de maternelles 4 ans? Pourquoi?

La Commission scolaire de Sorel-Tracy doit-elle demeurer? Être autonome ou jumelée à d’autres? Doit-on continuer à élire ses commissaires? Pourquoi?

Le comté compte-t-il trop de municipalités? Pourquoi? En quoi les interventions des maires de la région pourraient-elles être plus appropriées? Quel projet la région devrait-elle privilégier à court, moyen et long terme?

Comment qualifient-ils la situation économique actuelle du comté? Qu’ont-ils à dire aux commerçants? Aux entrepreneurs? Aux producteurs agricoles? Quelles entreprises aimeraient-ils attirer ici? Comment voient-ils l’avenir du développement touristique régional? Que feraient-ils pour atténuer la pénurie de main-d’œuvre régionale?

Et l’environnement régional? Sont-ils d’accord avec les demandes de Sainte-Anne-de-Sorel de revoir les zones inondables? Que pensent-ils du transport et de la manipulation de produits pétroliers et autres sur le fleuve et sur rail? Comment mieux protéger l’environnement régional? Celui du Port de Montréal à Contrecœur? Comment évaluent-ils l’état du réseau routier du comté? Quelles améliorations y apporteraient-ils?

Sont-ils satisfaits des services de santé dispensés dans la région? Emboiteront-ils le pas aux revendications régionales réclamant l’autonomie administrative dans le secteur de la santé? Pourquoi et comment? L’action communautaire reçoit-elle un soutien suffisant pour bien remplir son rôle?

Travailleront-ils au projet de construction d’un pont privé Sorel-Tracy-Lanoraie? Si oui, le service de traverse devrait-il être maintenu, diminué ou aboli? Pourquoi? Plaideront-ils pour la prolongation de l’autoroute 30 comme l’ont fait des générations de politiciens avant eux?

Oui, cela peut sembler fastidieux de recenser ces questions qui montent. Mais elles méritent réponse. Le choix d’un député repose, bien sûr, sur les valeurs qui nous apparaissent essentielles pour garantir une vie en société libre, équitable et solidaire, mais aussi sur les idées et gestes qu’il posera pour la garantir.

Vrai, un député est membre à part entière d’un parti et un législateur sur lequel compte le Québec. Mais il est aussi dans son comté un animateur clé. Lien privilégié entre Québec et son milieu, il doit être un rassembleur qui sait soumettre des hypothèses de travail étoffées, originales et réalistes – les siennes et celles de d’autres – qui résument bien les défis à relever de son milieu et méritent d’être retenues. Puis mises en œuvre.

Au-dessus des affaires courantes et des intérêts parfois divergents des municipalités de son comté, c’est lui qui peut le mieux en présenter toutes les facettes et surtout convier autour d’une même table ceux qui devront ensuite choisir les avenues les plus prometteuses.

Peu importe la bannière qu’il affiche, élu à la majorité par des commettants qui se retrouvent dans ses engagements, il a comme mission première de faire grandir ce milieu qui lui a fait confiance et lui met du pain sur la planche pour les quatre années suivantes. Il lui doit bien cela!

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