19 mars 2019 - 12:58
Un machiniste ukrainien perd la vie dans un accident d'auto
La communauté s’implique pour soutenir sa femme et ses enfants
Par: Katy Desrosiers
Ihor Horbanov avait quelques amis au Canada et dans la région. 
Photo Gracieuseté

Ihor Horbanov avait quelques amis au Canada et dans la région. Photo Gracieuseté

Ihor Horbanov et sa famille tentaient de s'impliquer dans leur communauté, notamment en participant à la course du Festival de la gibelotte. 
Photo gracieuseté

Ihor Horbanov et sa famille tentaient de s'impliquer dans leur communauté, notamment en participant à la course du Festival de la gibelotte. Photo gracieuseté

Arrivés de l’Ukraine il y a plus d’un an, Ihor Horbanov et sa famille étaient grandement appréciés dans leur communauté. Collègues de travail et amis se retroussent les manches afin d’aider sa femme et ses deux jeunes enfants à traverser cette période difficile.

Les employés chez CNC Tracy ne lésinent pas les efforts pour aider la femme du défunt Hanna Horbanova et ses enfants alors qu’ils retrouvent loin de leur famille toujours en Ukraine. C’est le cas de la responsable des ressources humaines, Rhéanne Latour, qui donne un coup de main avec le côté administratif comme appeler les assurances et se charger de la planification des funérailles. Des employés se sont proposés pour faire l’épicerie et la femme d’un travailleur a fait faire un panier de produits chez Familiprix, où elle travaille.

Une page Gofundme a été créée pour amasser des dons. En date du 19 mars, soit cinq jours après le lancement de la page, un montant de 14 480 $ avait été amassé. Olena Pokhvalii, une amie qui est Ukrainienne, est impressionnée par la réponse des gens.

« On comprend c’est quoi d’arriver ici et d’être seuls au pays. Et tu perds ton mari qui s’occupait de tout. Sa famille ne peut pas venir parce que son statut ne lui permet pas de recevoir des gens. Le gouvernement croit qu’ils ne rentreront pas dans leur pays d’origine après. Même si CNC Tracy a fait des démarches, ils vont sûrement se voir refuser leur visa de visiteurs. »

Une grande perte

Gilles Lecours, directeur qualité chez CNC Tracy, côtoyait quotidiennement M. Horbanov. « C’était un collègue toujours souriant et sympathique. Les gens ici étaient sous le choc quand on leur a annoncé la nouvelle. C’est une grosse perte pour l’entreprise et au niveau personnel », mentionne-t-il.

Rhéanne Latour a aidé la famille à venir s’établir au Canada. Depuis son arrivée, elle continuait de l’aider avec différents dossiers comme les cartes d’assurance maladie. « Je répondais à ses questions et je l’aidais, mais il était très autonome. Il parlait bien l’anglais quand il est arrivé et là il commençait à être bon en français. Il s’impliquait beaucoup, se souciait des autres et se mêlait avec nous », explique-t-elle.

De son côté, Olena Pokhvalii,qui est établie ici depuis 2012 avec sa famille, est attristée de la nouvelle. Son mari Ivan Ustymenko a aidé M. Horbanov à se trouver un emploi au Canada. M. Horbanov et sa famille sont arrivés le 31 janvier 2018. Au début, sa femme Hanna Horbanova restait à la maison pour aider avec les enfants. Elle a son permis de travail, mais comme elle ne parle ni français ni anglais, elle a plutôt débuté avec des cours de francisation, qu’elle suit depuis un an.

« Ihor essayait de se débrouiller seul. Si on avant besoin d’aide, il venait nous aider. Au niveau emploi ça se passait bien. Ça montre qu’il était responsable et qu’il voulait quelque chose de meilleur pour sa famille », ajoute Mme Pokhvalii.

Le plus vieux de leurs enfants, Hlib (Gleb) Horbanov, âgé de neuf ans, a été intégré à un groupe de maternelle pour une demi-année afin de se familiariser avec la langue, avant d’être placé dans une classe régulière l’an prochain. Le plus jeune, Kyrylo Horbanov, trois ans, est dans une garderie en milieu familial. Il doit utiliser un téléphone cellulaire avec un traducteur pour se faire comprendre.

Un avenir incertain

Pour l’instant, la femme et ses deux enfants resteront au Canada. « En Ukraine, les deux travaillaient et c’était difficile d’élever les enfants. Ici il y a plus de services et même si elle va être seule, en général la vie au quotidien sera plus simple. Je lui ai dit qu’on allait l’aider », mentionne Mme Pokhvalii.

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