23 avril 2015 - 00:00
La Baie Lavallière inonde une fois de plus ses terres
Par: Sarah-Eve Charland

SAINTE-ANNE-DE-SOREL – La Baie Lavallière est sortie une fois de plus de son lit à l’arrivée du printemps pour envahir les terres de plusieurs agriculteurs de la région. Le Journal s’est rendu sur les lieux la semaine dernière pour constater l’ampleur du phénomène.

En compagnie de Georges Dutil, notre journaliste s’est promenée sur ses terres, de 1000 pieds par 1500 pieds, le 14 avril à peine quelques jours après la crue des eaux à Sainte-Anne-de-Sorel. La terre était tellement submergée par l’eau qu’ils ont dû utiliser une barque pour se déplacer.

Tous les ans, les terres de M. Dutil sont inondées depuis la construction d’un barrage à la confluence du Saint-Laurent et de la rivière de la Yamaska, affirme-t-il. L’accumulation de sédiments empêche l’eau de bien circuler dans le cours d’eau. Une quinzaine d’agriculteurs sont touchés à Sainte-Anne-de-Sorel et ils déplorent la situation depuis près de 14 ans.

La montée de l’eau a commencé le 10 avril dernier. En moins de 24 heures, le propriétaire de la terre a vu l’eau monter d’un pied. Au moment de la visite, l’eau avait commencé à descendre tranquillement.

Une visite sur l’eau

Sur les lieux, on constate que toutes les souches des arbres sont submergées. À la hauteur de la sucrerie de M. Dutil, on ne voit plus de pousses de jeunes érables.

« Il n’y a rien qui pousse. Il n’y a pas de régénération de la forêt parce que tout pourrit avec l’eau. Je coupe des arbres pourris toutes les semaines », souligne-t-il.

Ils se sont rendus à la limite du terrain de M. Dutil et du territoire sous la juridiction du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. L’eau atteignait la taille du propriétaire, soit à 32 pouces du sol.

« Hey le ministère, votre eau déborde chez le voisin », affirme M. Dutil en voyant la hauteur de l’eau.

Il estime qu’il devra attendre environ un mois pour voir l’eau descendre jusqu’à la Baie Lavallière. Tous les ans, les agriculteurs de la région retrouvent des animaux morts noyés, mentionne-t-il.

Il déplore que rien ne change depuis des années. Les agriculteurs de la région demandent que la digue, le barrage et le déversoir, aménagés à la confluence du Saint-Laurent, de la Yamaska et du bassin versant de la baie, soient détruits.

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