« Ça fait environ 10 ans que j’y pense. […] Je me disais que quand je serais vieux, quand j’aurais assez de sous, on le ferait. Mais le décès de mon père en 2012 a fait changer mes idées. On a décidé de partir l’an passé », souligne -t-il.
Le départ officiel s’est fait au début d’août 2018. Sa conjointe de l’époque et lui avaient commencé les préparatifs en novembre 2017. Depuis quelques mois, il voyage en solo avec sa chienne Mika.
« Ça ne fait pas des années que je fais du bateau. La famille a toujours eu des bateaux, quelques-uns, jusqu’à une quarantaine de pieds et à moteur, mais je n’ai jamais eu mon propre bateau pour aller me promener. Surtout pas en mer! », lance-t-il.
« Le 1er août 2018, on a acheté le voilier aux Grenades dans les Caraïbes. On a appris sur le tas. On a pas pu sortir de là avant septembre ou octobre à cause de la saison des ouragans. Ensuite on est monté à l’est des Caraïbes vers Sainte-Lucie, Saint-Martin, la Martinique, la Guadeloupe jusqu’aux Bermudes », explique le voyageur.
La traversée de l’Atlantique
Comme aller voir la Méditerranée a toujours fait partie de ses plans, Kenny Caselli a entrepris de traverser l’Atlantique à partir des Caraïbes, un trajet plus difficile qu’à partir d’autres points.« Ç’a été 19 jours de trop de vent ou pas assez de vent. On a cassé un aviron, on a déchiré une toile, on a cassé les autopilotes. La seule chose que tu peux faire c’est réparer et continuer », raconte-t-il.
Avec les informations reçues par satellite, ils peuvent prédire les zones de basse pression, mais, malgré tout, il affirme qu’il arrive de se faire surprendre par des tempêtes. « L’Atlantique c’est moins dangereux qu’on pense. En 12 à 24 heures, les secours arrivent si on a besoin. Dans le Pacifique, dans le pire des cas, ça peut être quatre ou cinq jours », précise l’homme, qui n’était pas si nerveux de traverser cet océan. « J’avais confiance en mes habiletés ».
Aucune date de retour prévue
Après avoir quitté la Méditerranée, Kenny Caselli compte passer par le Canal de Suez, descendre le long de la côte ouest de l’Afrique, traverser l’océan Indien et passer du temps en Australie. Il souhaite voyager de cette façon encore au moins pour un an ou deux. « Les finances gèrent le tout. Quand les finances seront plus slim je me trouverai un emploi. Je vais essayer de vendre des articles promotionnels aussi bientôt. […] Je vais peut-être commencer à faire des vidéos sur YouTube, mais j’héberge des gens parfois et pendant ce temps ça devient lourd de faire des vidéos, mais c’est dans les plans », explique-t-il.
Un des moments marquants de son voyage est sa rencontre avec l’auteur John Kretschmer, qui est aussi livreur de bateau professionnel.« Cet homme a fait plus de 300 000 miles à livrer des bateaux. C’est quelqu’un d’exceptionnel. Je l’admire pour tout le temps qu’il a passé en mer », affirme-t-il.
« C’est sur que ça remet des choses en perspective. Tu tombes dans un mode beaucoup plus simple quand tu dois produire ton eau et ton électricité. Je suis encore plus conscient du problème de plastique dans les océans. J’en vois partout, souligne le navigateur. Si je peux inspirer les gens de prendre le temps et de ne pas toujours attendre pour faire ce qu’on peut faire maintenant. C’est une des meilleures chances que j’ai, j’ai la santé. Si je suis capable, je veux dire au plus de gens possible. Faites-le. N’attendez pas! »
Il est possible de suivre le parcours de Kenny Caselli sur sa page Facebook S/v Sea dog et son compte Instagram sailing_sea_dogs.