9 avril 2018 - 16:35
Le Sorelois a joué dans l'équipe en 2012-2013
Joakim Jutras attristé par la tragédie survenue aux Broncos de Humboldt
Par: Jean-Philippe Morin

Le gardien de but sorelois Joakim Jutras a évolué avec les Broncos de Humboldt en 2012-2013. (Photo: Joe Labrie)

Joakim Jutras n’avait que 18 ans lorsqu’il a joué sa seule saison avec les Broncos de Humboldt, en 2012-2013. L’accident dans lequel un semi-remorque est entré en contact avec l’autobus qui a tué 16 personnes de l’organisation et blessé 13 autres, le 6 avril dernier en Saskatchewan, ne le laisse pas indifférent.

« Je suis encore sous le choc, commente-t-il, quelques jours après les événements. Je prenais une bière avec un ami quand il m’a dit de me retourner et de regarder la télévision. Ça m’a frappé d’un seul coup. J’ai tout de suite texté Angela, ma mère de pension là-bas, pour prendre des nouvelles. »

Humboldt est une petite ville d’environ 6000 habitants en Saskatchewan. Les résidents n’y vivent que pour le hockey ou presque, souligne Joakim Jutras.

Le gardien de but sorelois s’était blessé en début de saison, si bien qu’il était présent à une vingtaine de matchs, mais il n’en a commencé qu’un seul sur la patinoire. Malgré tout, il garde un excellent souvenir de son séjour en Saskatchewan.

« On dit 6000 habitants, mais c’est moins que ça dans la ville directement. Je ne sais même pas s’il y a six rues! Tout le monde est proche l’un de l’autre, la communauté est tissée serrée. Angela, qui m’hébergeait, n’héberge plus de hockeyeurs depuis deux ans, mais son voisin de gauche et son voisin de droite oui. Plusieurs familles d’accueil ont perdu un membre de leur famille carrément », explique Joakim Jutras.

« J’ai joué dans plusieurs places en Amérique du Nord, mais à Humboldt, c’est une des communautés qui supporte le plus son équipe, ajoute-t-il. L’aréna de 1500 places est plein à chaque match. Tout le monde sait qui tu es dans la rue. Les joueurs s’impliquent dans leur communauté. C’est vraiment spécial. »

Lorsque l’accident est survenu, il s’est immédiatement remémoré tous ses passages sur cette route en autobus, où l’accident s’est produit.

« J’ai voyagé souvent sur cette route. Ç’aurait pu arriver n’importe quand. C’est là que je considère que je suis chanceux. J’ai revu tout mon passage junior de quatre ans aussi. Sauf à Sherbrooke, j’avais toujours de très longs passages en autobus. Parfois, au Texas, on roulait des quinzaines d’heures », se rappelle-t-il.

« En autobus avec les coéquipiers, on écoute des films, on joue aux cartes, on niaise, on initie même des recrues… Jamais on ne pense qu’une telle chose peut se produire », conclut le Sorelois.

Un autre ancien des Broncos se prononce

Un autre Sorelois a évolué avec les Broncos de Humboldt récemment. Emrik Guillemette y a remporté le championnat en 2011-2012, tout juste avant l’arrivée de Joakim Jutras avec l’équipe.

« C’est une ville qui supporte son équipe à 100%. Des évènements comme ça ébranlent la planète hockey au complet », a-t-il écrit sur la page Facebook des Éperviers de Sorel-Tracy, au lendemain de la tragédie.

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