17 mai 2017 - 00:00
Interdiction de pêcher avec des menés : les pétitions sont rejetées
Par: Sarah-Eve Charland

Les deux pétitions dénonçant l’interdiction d’utiliser des menés morts ou vivants pour la pêche en hiver ont été rejetées par la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles, le 17 mai.

Le trésorier de l’Association de chasse et pêche (ACP) de Contrecœur, David Joly, en compagnie du député de Verchères, Stéphane Bergeron, en avait fait le dépôt près d’un mois après la décision du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec (MFFP).

La Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles s’est réunie en séance de travail le 17 mai pour se pencher sur l’opportunité d’entendre les signataires des deux pétitions. C’est à ce moment que la Commission a rejeté la réception des pétitions.

Le député Bergeron s’est désolé de cette décision. « Les libéraux avaient une occasion en or de manifester un peu de sensibilité et de bon sens à l’égard d’une industrie hautement profitable pour les régions du Québec. Ils l’ont bêtement laissé passer. »

Il a interpellé à nouveau le ministre Luc Blanchette, par le biais d’un communiqué, afin qu’il rencontre les pêcheurs.

À ce jour, 7227 personnes de partout au Québec ont signé l’une des deux pétitions, que ce soit en ligne ou par papier. Une pétition concernant les menés vivants a été parrainée par l’Association de chasse et pêche de Contrecœur. La deuxième concernant les menés morts a été lancée par l’Aire faunique communautaire du lac Saint-Pierre.

Des pêcheurs déterminés

Au moment de lancer la pétition, l’interdiction n’était pas officielle. Maintenant qu’elle s’est concrétisée, les pêcheurs ont changé leur position.

« Avant, on demandait un recul. Maintenant, on veut proposer une solution alternative au ministère. On ne veut pas la dévoiler publiquement avant de rencontrer le ministre », affirme David Joly de l’ACP de Contrecœur.

Au moment du dépôt des pétitions, l’attachée de presse du ministre du MFFP, Gabrielle Fallu, avait assuré qu’il y aurait une rencontre entre le ministre Luc Blanchette et les représentants de Menés Québec.

Une industrie en péril

Le ministère a pris la décision d’interdire l’utilisation de menés afin de limiter la propagation d’espèces envahissantes, comme la carpe de roseau détectée dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Contrecœur en mai 2016.

Selon M. Joly, l’industrie de la pêche blanche, plus particulièrement la pêche sur la glace, serait en péril.

« Non seulement cela n’empêchera pas la propagation des espèces envahissantes, mais la pêche deviendra inintéressante à Contrecœur. Les menés morts ne fonctionnent pas par ici. En plus, cela incitera les gens à se diriger vers d’autres marchés, comme l’Ontario et les États-Unis, où c’est permis », croit-il.

Les menés vivants sont utilisés pour la pêche à la brimbale, soit la principale activité préconisée par les membres de l’Association de chasse et pêche de Contrecœur.

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