8 juin 2021 - 12:02
Incompréhensible!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

Il est difficile de comprendre ce qui se passe dans la tête de vandales quand ils détruisent un bien public.

Depuis quelques semaines, les parcs de Sorel-Tracy et la Maison des gouverneurs ont été leurs cibles privilégiées. Qu’expriment-ils donc? De la colère? De l’ennui? Du désœuvrement? De l’ignorance? Le besoin d’être remarqués?

Contestent-ils l’ordre établi? Dénoncent-ils la propriété publique? Parlent-ils au nom d’une cause, d’un groupe particulier, d’une idéologie politique? Aucun moyen de le savoir!

Oui, des graffiteurs sont considérés comme faisant de l’art urbain. Quand ils obtiennent du propriétaire, la permission de le faire là où ils le veulent. Ce qui n’est nettement pas le cas des graffiteurs d’ici.

Comment alors ne pas vite conclure qu’ils posent des gestes gratuits, sont des gens malveillants?

Il faudra investir temps et argent pour réparer leurs dégâts. Surtout en trouver les auteurs, ne serait-ce que pour leur faire comprendre que le vandalisme est loin d’être un crime sans victime.

Car pendant que des travailleurs municipaux s’affairent à faire disparaitre les traces de leur passage, ils ne peuvent compléter le nettoyage des autres parcs publics et sportifs dont la fréquentation s’active en début de saison estivale. Surtout en cette fin de confinement strict.

Ainsi l’ensemble des citoyens est pénalisé, car les services sont temporairement réduits et l’attrait des parcs amoindri, ces derniers n’ayant pas encore tous reçu leur cure printanière.

Alors que la SQ a ouvert un dossier d’enquête, le maire Serge Péloquin en appelle à la vigilance des citoyens. Il leur demande de rapporter à la police tout geste de vandalisme dont ils seraient témoins. Un geste non de délation, mais de civisme, pour accélérer le règlement de la situation, dit-il. Certains citoyens ont même suggéré d’implanter de la surveillance de quartier.

C’est vrai qu’éprouver un sentiment de sécurité dans sa ville est essentiel. Et le vandalisme engendre l’insécurité. Il faut rester aux aguets. L’attention citoyenne est de mise.

Mais elle est une arme à double tranchant. Car elle peut aussi distiller la méfiance, amener à prêter des intentions et à voir chez tous et chacun – stéréotypes et préjugés aidants – le profil possible d’un vandale à surveiller étroitement.

C’est pourquoi elle ne peut qu’être complémentaire à des interventions essentielles – comme l’installation de caméras de surveillance fonctionnelles, un éclairage adéquat la nuit et la présence répétée de policiers et brigadiers dans les lieux où le vandalisme s’exprime plus. La Ville devrait aussi exiger plus de travailleurs de rue. Et pourquoi ne pourrait-elle pas identifier des murs consacrés aux graffitis?

Ai bien aimé…

l’idée que propose Jocelyn Daneau, candidat annoncé à la mairie de Sorel-Tracy, d’implanter une promenade des Filles du Roy traversant le Vieux-Sorel. Une façon de relancer l’économie en misant notamment sur le tourisme, l’histoire et le patrimoine de la ville, et ce, en coopération avec les propriétaires, organismes du milieu.

Il insiste sur la vocation maritime du secteur en la dotant de quais et d’activités aquatiques multiples. Et en y exploitant son histoire maritime. Pense-t-il à un musée possible?

Il faut admettre qu’il y a encore loin entre le secteur actuel et la Promenade des Anglais de Nice ou celle de Samuel de Champlain à Québec, le Vieux Lunenburg de Nouvelle-Écosse ou le Bourbon Street de Nouvelle-Orléans – auxquels il fait allusion dans une brochure bien concoctée résumant son projet. Cela demandera idées, temps et argent. Mais je doute qu’il pourra « Faire du neuf avec du vieux pour presque rien », comme il l’écrit dans cette brochure.

Mais comme il faut rêver d’un projet avant de le réaliser, une chose est certaine : la première étape est bien franchie!

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