11 mars 2020 - 11:55
Un homme de Saint-Joseph-de-Sorel écope de 18 mois de prison
Il souhaitait faire un « trip à trois » avec la fille de sa conjointe
Par: Jean-Philippe Morin

Un homme de Saint-Joseph-de-Sorel a commis des gestes à caractère sexuel sur les filles de sa conjointe. Photo Jean-Philippe Morin | Les 2 Rives ©

Un homme de Saint-Joseph-de-Sorel qui a demandé à sa conjointe s’il pouvait faire un « trip à trois » en compagnie d’une de ses filles a écopé d’une peine de 18 mois de prison le 2 mars, au palais de justice de Sorel-Tracy.

Selon ce qui a été rapporté à la Cour, le prédateur sexuel a demandé à sa conjointe, en octobre 2019, si elle pouvait demander à son aînée de participer à « trip à trois » avec le couple.

« [La victime] s’est fait amener à l’écart dans la chambre par sa mère qui lui a dit que [l’accusé] aurait souhaité faire un «trip à trois« avec elle. La mère a ensuite dit à sa fille : «tu ne seras probablement pas d’accord«, mais elle lui en a parlé quand même. C’est à ce moment que [la victime] a voulu aller au fond des choses et a enregistré la conversation entre elle, sa mère et l’accusé. Dans la discussion, l’accusé explique de façon assez claire sa vision des choses quant à un possible «trip à trois« », a relaté le procureur des poursuites criminelles et pénales au dossier, Marc-André Roy, lors du dépôt du plaidoyer de culpabilité de l’accusé.

L’homme, qu’on ne peut identifier en raison d’une ordonnance de non-publication, a aussi plaidé coupable à des chefs d’accusation d’attouchements et d’agression sexuelle sur les deux filles de sa conjointe. Il leur donnait entre autres des claques aux fesses. Les gestes ont eu lieu entre août et octobre 2019 pour l’aînée et en octobre pour la cadette. « Il dira que c’est un geste affectueux, mais la seule partie du corps touchée, c’était les fesses », a souligné Me Roy.

Des antécédents d’inceste

La peine de 18 mois de prison, une suggestion commune des avocats de la Couronne et de la Défense, a été entérinée par le juge Marc Bisson. Si on enlève les quatre mois de la détention préventive, il lui reste 14 mois à purger.

L’accusé a déjà écopé d’une peine de 33 mois de prison en 2015 pour un cas d’inceste, contacts sexuels et incitation aux contacts sexuels.

En entrevue, Me Marc-André Roy a expliqué pourquoi les avocats en sont venus à cette suggestion commune. « Ce sont des gestes graves, mais sur le spectre de l’agression sexuelle, les claques sur les fesses sont considérées dans la sphère inférieure. Je ne dis pas que ce n’est pas grave, au contraire, mais il n’y a pas eu de pénétration ou quoi que ce soit. Si on ajoute à ça les antécédents en semblable matière, on considère qu’une période de 18 mois est appropriée », explique-t-il.

À sa sortie de prison, l’homme devra suivre une probation de trois ans. Plusieurs conditions lui seront aussi imposées pendant cinq ans, dont l’interdiction de communiquer avec les victimes ou d’être en leur présence, se trouver dans des parcs ou des endroits où pourraient se trouver des enfants, etc. Il sera enregistré sur le registre des délinquants sexuels à perpétuité et un échantillon de son ADN sera prélevé.

La mère des deux victimes fait aussi face à des accusations de nature sexuelle. Son dossier reviendra devant la Cour vers la fin du mois.

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