2 juin 2015 - 00:00
Gaz à effet de serre: Kildair achètera des crédits carbone
Par: Louise Grégoire-Racicot
C’est le transport routier des produits qui occasionne la production de CO2 chez Kildair. | TC Média - Archives

C’est le transport routier des produits qui occasionne la production de CO2 chez Kildair. | TC Média - Archives

Kildair Service ULC se conforme à la loi qui lui impose d’acheter des crédits compensatoires (crédits carbone) pour couvrir les quelque 100 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) découlant des carburants que la pétrolière vend au Québec par année. Une obligation en vigueur depuis le 1er janvier dernier.

Rappelons qu’un crédit compensatoire de carbone est un service par lequel l’acheteur paie quelqu’un pour qu’il réduise, en son nom, les émissions de gaz à effet de serre en investissant, par exemple, dans divers projets. Les acheteurs assument ainsi la responsabilité de leur impact climatique, à raison d’un crédit acheté par 1000 tonnes de CO2 émis.

Tous les transports de pétrole que Kildair manipule ne sont pas assujettis à cette loi, a expliqué le président-directeur général de l’entreprise, Daniel Morin.

« Le pétrole doit être livré au Québec, par camion, et non à l’étranger par bateau. Et le pétrole livré doit appartenir à l’entreprise qui le vend à divers clients. »

Cette règle touche tous les combustibles et carburants, dont le gaz naturel, l’essence, le mazout, etc.

« Cela ne concerne nullement le pétrole bitumineux qui n’appartient pas à Kildair. Seuls sont inclus dans le calcul des GES ceux produits pour opérer nos installations. »

Le 30 avril, les crédits carbone se vendaient 15$ par unité d’émission, soit environ 0,04$ du litre de mazout lourd, estime M. Morin. C’est la compagnie qui a évalué la quantité de CO2 émis via ses transactions et opérations.

« Ce n’est pas un montant négligeable que la compagnie déboursera, mais elle transmettra ces frais aux clients accommodés par la livraison de combustible et carburant, comme c’est le cas pour une taxe », note-t-il.

Kildair, a-t-il dit, est un petit émetteur de GES qui a confié à la Coop Carbone la gestion de sa conformité au marché du carbone.

Les Forges de Sorel améliorent leur performance

Récipiendaire d’un prix AUDACE en développement durable au dernier Gala du mérite économique de la région, les Forges de Sorel, aujourd’hui Fink’l ont réussi l’an dernier, à réduire leurs émissions de CO2 de 20% en utilisant notamment du gaz naturel pour chauffer tant les neuf fours de la forge que les 23 fours du traitement thermique, a expliqué son président Richard Lahaye.

L’entreprise avait jusqu’en 2020 pour atteindre cette cible basée sur les données de 2007 à 2010. Même s’il ne pouvait dire combien de tonnes de CO2 elle émet annuellement, M. Lahaye a précisé que dès qu’elle le peut, l’entreprise modernise ses équipements. Le changement des brûleurs pour des plus performants permet ainsi de réduire les émissions de CO2, poursuit-il, en contrôlant mieux le débit du gaz.

Pour se prémunir, elle avait aussi acheté l’an dernier des crédits carbone qu’elle n’a pas encore utilisé, n’ayant pas à compenser pour sa production de CO2.

Mais il n’est pas dit que lorsque la production reprendra de plus belle l’entreprise sera forcée d’utiliser les crédits carbone achetés.

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