2 mars 2021 - 13:17
Elle planifie un chemin de Compostelle autour du lac Saint-Pierre
Par: Jean-Philippe Morin

Johane Filiatrault espère que son projet de randonnée de type chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle autour du lac Saint-Pierre voie le jour en mai 2022. On la voit ici à Yamaska, une des municipalités du parcours prévu. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Johane Filiatrault y pensait depuis plusieurs mois et son projet est sur le point de se concrétiser. La résidente de Saint-François-du-Lac travaille à implanter une randonnée inspirée du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle autour du lac Saint-Pierre dès mai 2022.

Le « Chemin du lac », qui aura Saint-François-du-Lac comme point de départ et d’arrivée, consiste en une marche d’environ 200 kilomètres qui touchera 15 municipalités riveraines et six MRC, dont la MRC de Pierre-De Saurel avec les municipalités de Sorel-Tracy, Yamaska et Sainte-Anne-de-Sorel. La Municipalité de Yamaska a d’ailleurs déjà donné son appui au projet via une résolution.

En tout, le parcours durerait deux semaines avec différentes haltes d’étapes tous les 15 kilomètres environ afin de permettre au plus grand nombre possible de personnes d’y participer. Il s’agirait ainsi du seul parcours de marche au Québec s’adressant aux familles. On y retrouvera entre autres des énigmes à résoudre et des jeux ludiques tout au long du parcours.

L’adrénaline procurée par ses deux précédents séjours de randonnée Compostelle en Europe ainsi que la beauté du lac Saint-Pierre l’ont convaincue de se lancer à fond dans ce projet.

« J’ai eu la chance de faire deux séjours de ce genre, un en Espagne et un en France, pour un total de 300 kilomètres avec mon conjoint et mes enfants. Ç’a été une expérience extraordinaire. Étant résidente de Saint-François-du-Lac, j’ai eu un coup de cœur pour le lac Saint-Pierre quand un ami m’a amenée en bateau. C’est tellement beau, il faut le mettre en valeur », témoigne Mme Filiatrault en entrevue.

L’organisme des Ouvriers de Paix a alors décidé d’embarquer avec elle dans le projet afin de le parrainer à titre d’organisme à but non lucratif. Une douzaine de personnes travaillent présentement de façon bénévole afin d’implanter le tout, dont huit du conseil d’administration des Ouvriers de Paix.

« C’est vrai que j’ai eu l’idée, mais je suis loin d’être la seule derrière ce projet. Les gens ont besoin de se retrouver. L’organisme vise beaucoup la croissance personnelle et le mieux-être, donc ça cadre très bien avec sa mission », souligne-t-elle.

Cet organisme jouit d’ailleurs d’une expérience de six ans dans la gestion d’un gîte touristique, expérience qui a permis à l’équipe de recevoir plusieurs villégiateurs et touristes de cinq continents, ce qui l’a outillé pour développer ce projet.

Campagne de financement

La prochaine étape consistera à l’embauche de deux spécialistes qui vont travailler pendant un an à tracer le chemin, mettre à niveau les infrastructures d’accueil à Saint-François-du-Lac et mettre en chantier les bornes de balisage, mais aussi et surtout à développer des partenariats avec les municipalités et les propriétaires de gîtes, d’hôtels, de campings, de restaurants et de commerces afin de faciliter la vie des marcheurs tout au long de leur parcours.

« Par exemple, on aimerait bien instaurer une passerelle piétonne entre Sainte-Anne-de-Sorel et Yamaska pour éviter la 132. Est-ce qu’on sera capable? On ne sait pas, ça prend une expertise et ce sera aux personnes embauchées de discuter de ça avec les municipalités », explique Johane Filiatrault.

Pour ce faire, une campagne de financement est présentement en cours via la plateforme de sociofinancement La Ruche Mauricie au www.laruchequebec.com/chemindulac. L’objectif de départ est d’amasser entre 7000 $ et 10 000 $.

Des demandes ont aussi été effectuées via le Fonds région et ruralité (FRR) et auprès de compagnies comme Desjardins pour financer le projet. En tout, environ 130 000 $ seront nécessaires pour sa mise en place qui s’étendra sur un an.

Des emplois étudiants sont prévus chaque été lorsqu’il sera possible de marcher sur le parcours, soit de mai à octobre. Un emploi permanent sera créé à partir de la troisième année de service du Chemin du lac.

Est-ce que la COVID-19 pourrait venir chambouler les plans? « La contrainte, c’est au niveau des dortoirs, parce que les marches se font en nature. La première année, on ne s’attend pas à avoir 1000 personnes, mais c’est certain que ça pourrait compliquer les choses quand même. Il y aura des accommodements pour distancer les gens, par exemple. D’ici mai 2022, on espère que les Québécois seront vaccinés et qu’on aura retrouvé un semblant de vie normale! », conclut Mme Filiatrault.

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