Depuis son adolescence, Géraldine Simard souhaite rendre service à la communauté. Elle a débuté dans le milieu comme agente de probation à partir de 1991.
Elle avait pour mission d’aider les contrevenants à réintégrer la société. Elle était aussi était chargée de veiller à ce que ces derniers respectent leurs conditions de libération ou de probation.
Depuis 2007, elle effectue sensiblement les mêmes fonctions, mais avec les détenus ayant reçu une sentence de deux ans moins un jour à la prison de Sorel-Tracy.
« Les contrevenants ne sont pas là pour rien. Il ne faut toutefois pas oublier que ce sont des citoyens comme nous. Ils ont des familles, des conjoints et des proches. On les écoute et on tente de comprendre ce qu’ils vivent, mais on ne prend pas leurs problèmes sur nos épaules parce que ce ne sont pas les nôtres », explique-t-elle.
Un coup de main
La principale tâche de Mme Simard est de mettre en place divers programmes pour les détenus qui leur serviront à les aider à sortir du système judiciaire.
« Pour un petit centre de détention, nous offrons vraiment beaucoup de programmes. On a des cours académiques, mais aussi de réinsertion sociale (voir tableau) », décrit la professionnelle.
Selon elle, les outils développés grâce à ces cours sont très utiles lors de leur sortie. Par exemple, lorsqu’un détenu décroche une attestation d’études ou une spécialisation, il peut se trouver plus rapidement un travail.
« Un jour, ils entrent, mais un jour, ils sortent aussi. Ils ne resteront pas indéfiniment ici. Ces cours sont des atouts et facilitent la réintégration à la vie sociale. Ces programmes permettent une réflexion sur leurs comportements et aident à les modifier. On les sensibilise aussi concernant les impacts sur les victimes. »
Des chances de réussite
Le seul regret de Mme Simard dans le cadre de ses fonctions est de ne pas pouvoir aider plus de détenus en raison du manque de locaux disponibles pour dispenser les cours.
Ce problème devrait être résolu, selon elle, lors du déménagement dans la nouvelle prison.
De façon générale, les détenus sont contents de participer à ces formations de façon volontaire, mentionne-t-elle, même si ce n’est pas un gage de succès sur leur réinsertion à long terme.
« Parfois, on a une petite intuition, mais je ne me suis jamais sentie responsable de leur retour en prison. Certains contrevenants n’ont pas compris la première fois et reviennent une, même deux fois. C’est un choix personnel. Notre pensée est qu’au fil des ans, ils décrocheront de la délinquance et auront le goût de passer à autre chose », conclut la conseillère en milieu carcéral.
Nombre de personnes accusées d’avoir commis un bris de probation | ||||||||
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 (16 septembre 2016) | Total | |
Sorel-Tracy | 166 | 221 | 267 | 233 | 209 | 224 | 146 | 1466 |
Ensemble du Québec | 14 452 | 14 264 | 15 461 | 15 358 | 15 589 | 17 003 | 13 379 | 105 506 |
Source : Directeur des poursuites criminelles et pénales |
Quelques programmes offerts aux détenus |
– Cours académiques : mathématiques, français et cours d’informatique de base (sans accès à internet); – Programmes de réinsertion sociale (les cours changent aux trois semaines) comme la gestion du stress ou de la colère, la dépendance affective, la relation de couple, l’estime de soi, la toxicomanie ou l’alcoolisme ainsi que la gestion de conflits interpersonnels; – Cours de santé-sécurité sur les chantiers de construction, en hygiène et salubrité pour la restauration et de secourisme. |