14 août 2018 - 09:04
Don d’organes : vous payez pour que des Québécoises et Québécois meurent!
Par: Deux Rives

La présente lettre a pour but d’informer la population sur une situation très grave qui dure depuis trop longtemps. Des gens meurent, des compagnies font de l’argent et Gaétan Barrette protège ce système.

Loi sur le don d’organe

Cela fait déjà quelque temps que je distribue des autocollants sur le consentement de dons d’organes pour les cartes d’assurance maladie, le but est d’augmenter le nombre de donneurs d’organes. C’est avec étonnement que j’ai constaté à quel point très peu de gens ont une signature valide sur leur carte, et ce, malgré le fait qu’ils sont en accord avec le don de leurs organes.

Ce que j’ai entendu

Lors de mes approches envers le public, j’ai souvent entendu (plus d’une fois sur deux) : «Oh! mon collant est tombé!» ou encore : « Crime, je voulais le faire en recevant ma carte et je n’y ai plus repensé ». Même si je n’en ai pas rencontré beaucoup, je suis bien conscient que plusieurs, que cela soit par croyance religieuse ou autre, ne sont pas en faveur du don.

Une signature = pas de don

En fait, les gens devraient signer lorsqu’ils ne veulent pas faire le don d’organes! Personnellement, je suis convaincu qu’en inversant la règle actuelle, le nombre de donneurs serait multiplié, tout en s’assurant de ne heurter aucune croyance.

Tous en faveur

C’est aussi afin de tâter le pouls de la population que j’ai commencé à parler de l’inversement de cette règle lors de mes interventions. Figurez-vous que tous, sans exception, ne comprennent pas que cela n’a jamais été fait! Même ceux qui n’étaient pas en faveur du don d’organe! De cette façon, nous saurions en droit de croire que cela réduirait les délais d’attente pour une greffe, les temps d’hospitalisation, énormément d’argent au contribuable et surtout, mais surtout, que cela sauverait des vies.

À qui cela profite-t-il?

Malheureusement, de la manière dont cela fonctionne actuellement, il semble que les gens sur la liste d’attente pour recevoir un don d’organes sont là essentiellement pour rapporter des dividendes aux compagnies pharmaceutiques et aux fournisseurs d’équipement.

Des pertes évitables

Par ailleurs, je suis conscient qu’il y a aussi des pertes d’organes évitables à la suite d’un décès, causées par des délais d’identification des donneurs. Ainsi, l’inversement du fonctionnement actuel réglerait aussi cette situation; avec un simple registre de refus de don et à l’aide du numéro d’assurance social, en deux minutes l’identification serait faite.

Les coûts

Le système en place coûte des centaines de millions par année de surplus, tandis que des centaines de vies peuvent être sauvées. Présentement, le tout profite uniquement à quelques compagnies pharmaceutiques ou productrices d’équipement. À titre informatif, un patient en attente d’une greffe d’un rein coûte au minimum 80 000$ par année aux Québécois. La greffe en elle-même ne coûte que 15 000$. Par la suite, le coût annuel du greffé chute à moins de 40 000$ par année. Le tout en ayant une qualité de vie grandement améliorée.

L’exemple de l’Espagne

D’autres pays ont déjà fait le changement à la loi, avec d’extraordinaires résultats, comme l’Espagne. Cette dernière, même avec des politiques mettant l’accent sur le respect des familles des donneurs et en respectant tout refus de prélèvement de ceux-ci, a eu une incroyable amélioration en termes de vies sauvées.

Au Parti Québécois (PQ)

J’ai contacté 70 député(e)s pour connaitre leur position. Diane Lamarre, porte-parole de la santé du Parti Québécois, a très bien compris ce qui se passe et la manière d’y remédier. Elle veut changer les choses et a d’ailleurs fait une sortie médiatique qui m’a énormément réjoui. Au nom des gens qui souffrent et meurent sur cette liste de leur famille et en tant que citoyen, je vous remercie Mme Lamarre d’avoir l’intelligence de comprendre, le courage de le dire et l’intégrité de prendre action. J’ai énormément d’estime pour vous.

À la Coalition Avenir Québec (CAQ)

Pascale Fréchette du bureau de François Paradis, porte-parole de la santé pour la Coalition Avenir Québec, m’a confirmé que la CAQ veut inverser la loi sur le don d’organes dans le cadre d’une démarche non partisane. Cela tombe bien avec la sortie de Mme Lamarre; il ne vous reste plus qu’à passer à l’action.

Au Parti Libéral du Québec

Après beaucoup de courriels, d’appels et de pressions faites d’autres élus, le bureau de M. Barrette, via la sous-ministre adjointe, Lucie Opatrny, voulant visiblement défendre le système en place, me répond que «l’inversement de la loi sur le don d’organes ne changerait rien». L’Espagne nous prouve le contraire avec ses 43,4 donneurs par million d’habitants! Comparativement, le Québec compte environ 22 donneurs par million d’habitants.

Contactez vos élus

Si vous souhaitez que les gens cessent de souffrir et arrêter cette façon de faire, changeons les choses et contactez vos élus, il y a des vies en jeu!

Jason Roy, Contrecœur

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