6 mai 2016 - 00:00
Deux cents signataires réclament la diminution de la vitesse sur la route Marie-Victorin
Par: Deux Rives
Des citoyens de Verchères et de Contrecœur réclament la réduction de la vitesse de 90 km/h à 70 km/h sur un tronçon de 4,4 km de la route Marie-Victorin. | TC Media – Robert Côté

Des citoyens de Verchères et de Contrecœur réclament la réduction de la vitesse de 90 km/h à 70 km/h sur un tronçon de 4,4 km de la route Marie-Victorin. | TC Media – Robert Côté

Lors de la dernière assemblée du conseil municipal de Verchères, un groupe de citoyens de la municipalité et de Contrecœur a remis une pétition de près de 200 noms demandant d’abaisser la vitesse à 70 km/h sur la route Marie-Victorin, à la sortie du village de Verchères.

Comme quelque 130 maisons longent la route Marie-Victorin à Verchères, la solution proposée par les résidents est simple: prolonger la vitesse permise de 70 km/h sur un peu plus de 4 km, soit jusqu’à la sortie du village.

«Déjà, si les gens respectaient la limite de vitesse actuelle de 90 km/h, ce serait tout de même rapide, mais là, la plupart des voitures circulent à plus de 110 km/h, voire jusqu’à 120 km/h, relate l’instigatrice de la pétition, Louise Valiquette. Nous considérons que c’est dangereux et que d’abaisser la vitesse à 70 km/h serait très logique.»

Consciente du problème, la municipalité de Verchères a remis la pétition au ministère des Transports (MTQ), qui analyse présentement la requête des citoyens. Le député de Verchères, Stéphane Bergeron, a de plus assuré qu’il soulèverait le problème à l’Assemblée nationale.

«C’est un problème qu’on me rapporte de manière ponctuelle! Il y a toujours quelqu’un quelque part qui finit par demander «Vous ne trouvez pas que ça roule un peu vite sur la route Marie-Victorin», affirme le député de Verchères, Stéphane Bergeron.

«C’est certain que ce n’est pas la Ville qui décide puisqu’il s’agit d’une route du MTQ, explique le directeur général de Verchères, Luc Forcier. Nous comprenons bien la position des citoyens. Nous allons voir ce que le ministère va décider de faire et par la suite, nous allons analyser cette décision.»

Analyse rigoureuse

Le MTQ a confirmé à TC Média qu’il avait la pétition en main depuis le 11 avril et qu’il procédait actuellement à une analyse poussée de la demande pour le tronçon visé.

«Il y a plusieurs critères pour déterminer les limites de vitesse, entre autres l’environnement routier et les caractéristiques de la route telles que la vitesse pratiquée, le débit de circulation, le milieu bâti et l’accès riverain, explique la conseillère en communication du MTQ, Isabelle Buisson. Même si le ministère ne va pas dans le sens d’une réduction de vitesse, nous allons rencontrer la municipalité pour déterminer une autre solution appropriée.»

Toutefois, selon Stéphane Bergeron, les citoyens ou la municipalité devront faire la démonstration que la limite de vitesse est totalement déraisonnable s’ils veulent la voir diminuer à 70 km/h en direction de Contrecœur.

«Le MTQ applique une mécanique qui est très technique, mais qui est à la fois scientifique et très subjective, ajoute le député. Il a tendance à se fier à la vitesse naturelle qu’adopteraient les automobilistes pour fixer la limite de vitesse permise. Alors, si nous voulons convaincre le ministère de changer une vitesse, il faut leur faire la démonstration que l’environnement ne correspond pas tout à fait à l’évaluation qui a été faite.»

Route panoramique

Même si la sécurité des résidents et des usagers de la route est l’enjeu premier de la pétition, Louise Valiquette rappelle qu’il s’agit d’une route panoramique qu’il n’est plus possible d’apprécier.

«C’est une route tellement belle, c’est dommage que nous ne puissions pas l’apprécier. Les gens roulent extrêmement rapidement et si tu ne roules pas assez vite à leur goût, ils te le font savoir en klaxonnant, raconte la résidente, qui a été témoin cette situation à plusieurs reprises. C’est comme une mauvaise habitude de prendre la route Marie-Victorin plutôt que l’autoroute 30.»

Cycliste happé par un autobus en 2013

En août 2013, une cycliste qui circulait sur le gravier de l’accotement de la route Marie-Victorin a été happée mortellement par un autobus de la CIT Sorel-Varennes qui la suivait, alors qu’elle tentait de contourner un bac de recyclage.

Depuis, le ministère des Transports a repavé la route entre Verchères et Contrecœur. De plus, la municipalité a défrayé les coûts pour paver l’accotement, qui n’est pas une piste cyclable, mais où les cyclistes «auront une place pour rouler», affirmait le maire Alexandre Bélisle en mars 2014.

«Bien sûr, l’accotement a été asphalté sur cette portion de la route, mais même si cette mesure est certainement bénéfique, elle n’est pas suffisante pour protéger les cyclistes», soutient l’instigatrice de la pétition, Louise Valiquette.

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