21 novembre 2017 - 00:00
Deux anges gardiens sauvent la vie de leur ami
Par: Sarah-Eve Charland
Sa mère Annie Plante et Laurent Laforest lanceront une fondation dans les prochains mois. | Photos par Pascal Cournoyer

Sa mère Annie Plante et Laurent Laforest lanceront une fondation dans les prochains mois. | Photos par Pascal Cournoyer

William Antaya | Photos par Gracieuseté

William Antaya | Photos par Gracieuseté

Alexiann Mongeau-Lachance | Photos par Gracieuseté

Alexiann Mongeau-Lachance | Photos par Gracieuseté

Laurent Laforest rejoindra l’équipe des Diablos de Trois-Rivières en mars. | Photos par Pascal Cournoyer

Laurent Laforest rejoindra l’équipe des Diablos de Trois-Rivières en mars. | Photos par Pascal Cournoyer

Laurent Laforest a été hospitalisé pendant plusieurs jours après l’accident. | Photos par Tirée de Facebook

Laurent Laforest a été hospitalisé pendant plusieurs jours après l’accident. | Photos par Tirée de Facebook

Si ce n’était de ses deux anges gardiens, William Antaya et Alexiann Mongeau-Lachance qui se sont acharnés pour le sauver, le jeune adulte Laurent Laforest n’aurait pas survécu à un arrêt cardiaque en juin.

Le 21 juin vers 16h15, William Antaya et Alexiann Mongeau-Lachance ont découvert leur collègue étendu, en pleine convulsion, sur le sol du restaurant où tous les trois travaillent.

Lorsqu’ils ont constaté que la situation était particulièrement grave, ils ont appelé le 911. Même s’ils n’ont jamais suivi de cours de premiers soins, ils ont suivi les indications de la répartitrice et ont engagé des manœuvres de réanimation.

« Je n’ai pas du tout hésité, raconte Mme Mongeau-Lachance. Je me suis mise sur lui et j’ai commencé tout de suite même si je n’avais jamais fait ça. Je n’avais plus conscience de rien. Je ne voulais juste pas que mon ami meurt. »

Ils ont continué jusqu’au moment où les ambulanciers sont arrivés sur les lieux. Ces derniers ont commencé à utiliser les électrochocs. « Ça m’a pogné au cœur. Laurent était rendu bleu. Il n’allait vraiment pas bien », poursuit-elle.

De son côté, William Antaya s’est mis à courir afin de rejoindre sa sœur dans un autre commerce près de l’endroit afin de récupérer le numéro de téléphone de la mère de Laurent Laforest. C’est donc lui qui a annoncé la situation à la mère Annie Plante.

« C’est ce que j’ai trouvé le plus difficile. Elle m’a demandé si Laurent était conscient. Je me suis retourné. J’ai vu que les ambulanciers avaient commencé à lui donner des électrochocs. C’était la première fois que je voyais ça », se remémore-t-il.

Cet événement s’est révélé une révélation pour William Antaya, qui a choisi de réorienter sa carrière. Il terminera son DEC en informatique cet hiver et il intégrera le programme de Techniques en soins préhospitaliers d’urgence dès l’automne pour devenir ambulancier.

Aucune conséquence

La mère de Laurent, Annie Plante, ne remerciera jamais assez ces deux jeunes adultes qui ont sauvé la vie de son fils grâce à leur sang-froid.

« William m’a dit au téléphone : Laurent a eu un accident, mais les ambulanciers s’en occupent. Ça va bien aller. Ils se sont acharnés pour le ramener à la vie. Je pleure encore quand je revois William et Alexiann. »

« Sans eux, je ne serais pas là, remercie Laurent Laforest. Ils ont eu beaucoup de courage. Même quand je n’avais plus de pouls, ils ont continué. C’est sûrement pour ça que je n’ai pas de séquelle. »

Surmonter un arrêt cardiaque par la résilience

Laurent Laforest est le parfait exemple de résilience. Quelques mois après avoir subi un arrêt cardiaque, il regarde à nouveau vers l’avenir avec le sourire.

La perspective de pouvoir rejouer au football et la mise sur pied d’une fondation donnent à nouveau espoir pour sa famille. Il y a quelques mois, elle n’aurait pu en dire autant.

Laurent Laforest, alors âgé de 17 ans, a été, le 21 juin, considéré mort pendant 23 minutes selon les médecins, affirme sa mère, Annie Plante. Le jeune adulte s’en est sorti sans conséquence. Un miracle, selon Mme Plante.

Les médecins n’ont jamais réussi à identifier la cause de cet arrêt cardiaque. Toutefois, il doit porter un défibrillateur en permanence depuis cet accident.

En raison du défibrillateur, les médecins lui avaient annoncé en juin qu’il ne pourrait plus jamais jouer au football, sa passion. Il devait intégrer l’équipe collégiale des Diablos de Trois-Rivières cet automne.

« Au début, je faisais le tough. Je ne montrais pas mes émotions. Un moment donné, j’ai pété ma coche comme jamais je l’avais fait. Pendant sept ans, ma vie, c’était le football. On m’a annoncé que je devais faire autre chose. J’étais perdu », raconte Laurent Laforest.

Pendant les mois qui ont suivi, il a très mal vécu avec sa nouvelle situation. « C’était un été sombre. Je ne savais plus quoi faire de mes journées. […] Lorsque j’ai vu un autre joueur prendre ma place sur le terrain avec l’équipe des Diablos lors du premier entraînement, ça m’a fait mal. »

Une lueur d’espoir

Après plusieurs mois de recherche, sa mère a réussi à trouver une prothèse sur mesure qui permettra à son fils de jouer au football dans craindre de provoquer des chocs au défibrillateur.

« C’était le meilleur jour de ma vie. C’était une délivrance. J’ai tout de suite recommencé à m’entraîner. Je suis devenu plus fort, plus déterminé. Je n’ai plus peur. »

En janvier, il suivra les derniers tests avec sa prothèse afin de s’assurer de sa fiabilité. Si tout se passe bien, il pourra jouer à nouveau avec les Diablos de Trois-Rivières en mars.

Une fondation sur la planche à dessin

Annie Plante travaille actuellement sur un projet de fondation qui se nommera Sains et Saufs. L’organisme aura pour objectif d’offrir aux jeunes de 15 à 25 ans des journées de formation gratuites en réanimation cardiaque, affirme-t-elle sans vouloir en dévoiler davantage.

Un hommage

Le député Sylvain Rochon a fait une déclaration à l’Assemblée nationale la semaine dernière pour souligner le courage de Laurent Laforest, Annie Plante, William Antaya et Alexiann Mongeau-Lachance.

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