6 décembre 2017 - 10:34
Zones à risque de glissement de terrain
Des rencontres informatives exigées par les maires
Par: Julie Lambert

Saint-Roch-de-Richelieu a enregistré son troisième glissement de terrain cette année. (Photo: Archives/Pascal Cournoyer)

Les maires de la région demandent au gouvernement du Québec de tenir des rencontres informatives avant d’adopter la nouvelle cartographie des zones à risque de glissement de terrain. Le but est d’informer davantage les citoyens sur les restrictions en matière de construction dans ces secteurs.

Les maires de la MRC de Pierre-De Saurel ont adopté une résolution le 22 novembre afin de déposer cette demande aux ministères des Transports et de la Sécurité publique.

Les deux rencontres souhaitées par la MRC permettraient d’expliquer la nouvelle cartographie qui identifie les zones de contraintes relatives aux glissements de terrain le long des berges de la Yamaska et du Richelieu.

 

Selon le directeur général de la MRC, Denis Boisvert, ce n’est pas la première fois que cette demande est faite. La nouvelle cartographie a été envoyée aux maires par le gouvernement en janvier 2017, mais depuis, les deux parties ne s’entendent pas sur la manière de procéder.

« Les maires veulent que le gouvernement explique les changements puisque la cartographie n’a pas été réalisée par la MRC, mais par eux. On nous a dit qu’ils ne font pas ça avant l’adoption de la nouvelle cartographie, mais après. L’ancien conseil ne voulait pas l’adopter avant les rencontres. Le nouveau conseil a réitéré ce désir », a-t-il expliqué.

Une cartographie essentielle

Le coordonnateur à l’aménagement du territoire à la MRC, Gabriel Rioux, mentionne que la nouvelle cartographie est plus précise. Elle est aussi basée sur les risques en fonction de la nature du sol.

« Elle permet aux municipalités et aux services d’urbanisme de régir la construction domiciliaire et de bâtiments dans ces zones. Cela ne veut pas dire qu’il va y avoir des glissements de terrain, mais bien qu’il y a un risque », informe M. Rioux.

Selon lui, la carte sert de protection pour les biens, les personnes, les bâtiments principaux et secondaires. Elle permet aussi d’éviter des incidents comme celui du 13 novembre à Saint-Roch-de-Richelieu où une maison a été condamnée après un glissement de terrain.

« Les glissements de terrain ont un énorme impact. On a pu le voir à Saint-Roch-de-Richelieu alors que le propriétaire fait face à une situation financière difficile », se désole-t-il.

Les zones où les risques sont plus élevés auront davantage de restrictions. Les impacts ne seront pas perçus par les propriétaires ayant déjà des droits acquis, mais les nouvelles constructions ou les aménagements seront analysés selon les nouvelles règles lorsqu’elles seront adoptées par le conseil. M. Rioux espère que la réglementation soit rapidement adoptée afin d’éviter que la période de flottement se prolonge trop longtemps.

« On veut que les employés soient bien informés pour bien accompagner les citoyens dans leurs demandes de permis. On essaie de ne pas accepter de projets avant l’adoption de la nouvelle cartographie pour éviter de devoir recommencer », souligne-t-il.

Selon le directeur général Denis Boisvert, la réponse ne devrait pas tarder. « Le gouvernement devrait bouger rapidement », assure-t-il.

Les propriétaires de Saint-Roch-de-Richelieu dans l’impasse

Les propriétaires de Saint-Roch-de-Richelieu victime d’un glissement de terrain le 12 novembre sont toujours à la recherche d’une solution pour réintégrer leur domicile condamné par la Sécurité civile du Québec.

La situation a très peu évolué depuis les dernières semaines, se désole un des propriétaires de la résidence, Dominique Feuiltault.

« C’est le statu quo en ce moment. On ne reçoit que l’aide aux sinistrés. On nous a proposé diverses solutions comme racheter la maison ou la déplacer. Si on rachète une maison, le montant qu’on nous donnera ne couvrira pas le prêt de notre résidence perdue. De l’autre côté, le gouvernement dit qu’il payera la facture que lorsque ce sera fait, mais si certains travaux nécessaires ne sont pas couverts, je vais me ramasser peut-être avec une bonne partie de la facture. On doit encore réfléchir », souligne-t-il.

Du côté de la Sécurité civile du Québec, son porte-parole Jean-Sébastien Forest confirme que la maison est toujours condamnée et que des discussions sont en cours entre le gouvernement ainsi que les propriétaires.

Les expertises ont révélé qu’il était possible de déplacer la maison, mais pas avant l’hiver ou l’été. « Les travaux pourraient se faire lorsque le sol sera gelé puisqu’il y a des entreprises spécialisées pour le faire. Le terrain est grand et il y aurait de la place pour déplacer la maison. C’est une option, mais rien n’est choisi. Les ingénieurs sur place ont déterminé que la maison n’est toutefois pas menacée de glisser dans la rivière », conclut-il.

À quoi sert la cartographie?

La cartographie localise les parties de territoire où doivent s’appliquer les normes relatives aux glissements de terrain. Les zones de contraintes relatives aux glissements de terrain comprennent, en plus du talus, des bandes de protection à son sommet et à sa base, où différentes interventions doivent être réglementées. Ces zones sont destinées à être intégrées au schéma d’aménagement et de développement des MRC pour la planification du territoire et le contrôle de l’utilisation du sol.

Source : ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports

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