Il s’agit d’un service de messagerie qui permet aux jeunes de niveau primaire de partager une partie de leur quotidien sur papier avec un interlocuteur.
Lucie Hénault, directrice de la Maison La Source, a démarré le projet avec son adjointe, Marie-Hélène Bourque. Chaque semaine, les enfants peuvent écrire une ou plusieurs lettres à un ou une bénévole qui leur est attitré pour l’année. Par la suite, le ou la bénévole répond. Autant les filles que les garçons peuvent faire parvenir des lettres.
« Ça peut arriver des situations où on va travailler avec les équipes-écoles parce qu’on remarque qu’un enfant a un besoin d’aide particulier. L’objectif est toujours d’améliorer la qualité de vie. Ça peut parfois entraîner des interventions au niveau de la famille, mais ça se fait toujours par le biais de l’équipe-école », mentionne Mme Hénault.
« Il y a des dévoilements d’intimidation, d’abus et de harcèlement là-dedans. Il y a des enfants de 11 ou 12 ans qui ont des idées suicidaires ou qui vivent des deuils importants », explique la directrice.
Les trois écoles qui ont le programme sont Maria-Goretti, Martel et Saint-Gabriel-Lalemant. À l’origine, les écoles étaient ciblées parce que les enfants qui les fréquentaient avaient plus de facteurs de vulnérabilité. Mme Hénault précise que maintenant, ce ne sont pas les seules écoles avec des facteurs de vulnérabilité élevés, mais qu’elles représentent tout de même un volume important d’élèves.
Une vingtaine de bénévoles s’impliquent pour répondre aux enfants, dont beaucoup d’intervenantes de la Maison La Source. La personne bénévole connaîtra seulement le prénom de l’enfant et son niveau scolaire. Deux intervenantes vont chercher les lettres dans les écoles et les distribuent aux bénévoles.
Origine du programme
Au départ, les deux femmes observaient les enfants qui passaient à la ressource en hébergement et leurs besoins. Elles regardaient comment ils pouvaient se confier sur ce qu’ils vivaient. « On a pris conscience du projet de la Maison des enfants à Montréal (qui permet aux enfants de s’ouvrir par le biais d’activités) et comme on ne pouvait pas faire la même chose avec nos moyens et qu’on voulait s’adresser aux plus petits qui ne vont pas dans les maisons des jeunes, on a créé le courrier des enfants », mentionne Mme Hénault.
Une idée qui fait des petits
La directrice, passionnée par ce type de projet, veut en développer pour rejoindre un maximum de personnes. À Varennes, des gens ont entendu parler du programme et lui ont demandé s’ils pouvaient l’implanter à leur tour. La réponse a été oui tout de suite.
Aujourd’hui, lorsqu’elle fait de la sensibilisation au Cégep, Lucie Hénault croise des adultes qui, autrefois, écrivaient au courrier des enfants. Elle croise aussi des mamans dans des ateliers qui affirment que leur enfant écrit à une bénévole. « Ceux qui ont écrit sont fiers. Certains sont même devenus bénévoles », lance, heureuse, Mme Hénault.