17 décembre 2019 - 13:29
Des galas agricoles révélateurs!
Par: Louise Grégoire-Racicot

Forte d'une expérience de plus de 40 ans dans les médias, dont 37 au journal Les 2 Rives, Louise Grégoire-Racicot écrit une chronique hebdomadaire à propos de sujets régionaux.

2019 aura été une année périlleuse pour les producteurs agricoles de notre région défavorisés tant par une météo intempestive que par la grève du CN qui les a privés de propane au moment clé du séchage des grains. Comme ils ont été inquiétés par les impacts de nouvelles ententes internationales et les sautes d’humeur d’importants clients dont la Chine.

Et cela sans compter les exigences nouvelles de protection de l’environnement qui exigent de plusieurs d’entre eux de nouvelles façons de travailler, d’engraisser leurs terres et animaux : en faisant un usage plus restreint d’engrais, de pesticides et d’insecticides et en instaurant des bandes riveraines plus larges pour éviter de polluer les cours d’eau qui les bordent ou les traversent.

Quant aux citoyens, ils attendent beaucoup des producteurs : qu’ils les nourrissent de belle façon et à bon prix tout en respectant l’environnement.

Ainsi doivent-ils désormais faire la part des choses entre leur expérience, les recommandations des agronomes-conseils et les notions comptables de productivité pour aborder désormais leur production comme fort peu de générations l’ont fait avant eux.

Voilà un changement de paradigme exigeant au moment même où plusieurs vieillissent, n’ont pas nécessairement une relève qui assumera la suite ou les moyens financiers de faire face à toutes ces nouvelles réalités.

Heureusement, il y a dans notre région très agricole nombre de producteurs courageux, imaginatifs, enthousiastes, novateurs, engagés en faveur de leur métier souvent transmis de génération en génération. Certains plus prospères que d’autres.

Ils sont souvent mieux formés que leurs pères, plus enclins à innover, préoccupés d’assurer la pérennité de leur entreprise, mais surtout de l’environnement dans laquelle elle s’inscrit.

Outre l’exposition agricole, des soirées gala mettent désormais leur travail en évidence. Pour avoir assisté à plusieurs galas, je sais que les non-initiés y découvrent avec surprise le dynamisme de ce secteur, les défis qu’il rencontre, l’évolution des connaissances qui le meut, l’arrivée des technologies dont il profite.

C’est là aussi qu’on y découvre que, comme toute bonne entreprise, le travail, le savoir, la ténacité, la créativité sont à l’honneur, essentiels à la suite. C’est dans ces soirées que l’on découvre le visage humain de l’agriculture.

C’est là que j’y ai croisé des entrepreneurs aux personnalités diverses, souvent de peu de parole, mais pleinement fiers du chemin suivi, reconnaissants du sillage laissé par leurs prédécesseurs, heureux de présenter leur progéniture au travail avec eux. J’ai alors réalisé que la ferme n’est jamais aussi vivante que lorsque toute la famille s’y investit!

Ces galas permettent aussi à des pairs de se reconnaitre entre eux. Et à leurs leaders de définir avec eux de nouvelles façons d’aborder le métier, de penser l’entreprise, de travailler la terre, d’initier des cultures nouvelles et de développer des marchés où les écouler.

C’est comme journaliste que j’ai découvert progressivement la réalité agricole. La ruralité assumée. La vision qui assure la pérennité d’une entreprise. La rentabilité d’une ferme et les investissements massifs qu’elle nécessite selon les aléas des intempéries naturelles, financières ou citoyennes qui la frappent périodiquement.

Urbaine, j’ai compris qu’on a tous un lien avec la campagne. Que la vitalité de notre région en dépend. Que tout ce territoire rural est crucial pour l’urbain. D’où l’importance que des jeunes y habitent pour assurer son avenir.

La ruralité nous concerne tous. Sa vigueur influence notre vitalité économique, alimente notre indépendance. Et contribuer à développer ses écoles, sa culture, ses services internet performants, ses réseaux cellulaires à la fine pointe, ses routes carrossables, ses services – de santé et sociaux, bancaires, commerciaux, postaux – adéquats, n’est que le gage d’un meilleur avenir régional!

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