2 décembre 2020 - 05:06
Les Ninjas Campagnardes MRC de Pierre-De Saurel et les environs
Des femmes se donnent des cadeaux… sans se faire prendre
Par: Jean-Philippe Morin

Roxanne Larouche et Jessie Leclerc Brouillard sont à l’origine du mouvement des ninjas dans la région. Photo Pascal Cournoyer | Les 2 Rives ©

Des femmes désireuses de rendre heureuses des inconnues ont adhéré au mouvement des ninjas en distribuant des cadeaux dans la région de façon anonyme sur des perrons tout en essayant de ne pas se faire prendre.

Le groupe Facebook « Ninja Les Campagnardes MRC de Pierre-De Saurel et environs » prend de l’ampleur dans la région de Sorel-Tracy. La page, créée le 2 octobre, compte aujourd’hui plus de 500 « ninjateuses » prêtes à gâter de parfaites inconnues simplement en déposant un cadeau sur le pas de leur porte.

Jessie Leclerc Brouillard et Roxanne Larouche sont à l’origine de la création de cette page. Les deux amies ont voulu recréer le mouvement existant déjà aux États-Unis et au Canada et qui est de plus en plus connu au Québec. Un mouvement qui a démarré lors de la première vague de la pandémie afin de répandre un peu de bonheur.

« Je suis inscrite sur le groupe des Ninjateuses du Québec, qui compte 18 000 filles. Je me rendais compte que c’était compliqué de donner un cadeau à une fille qui peut être partout au Québec. J’adorais le concept et c’est pourquoi on a voulu créer un groupe local, qui comprend les municipalités de la MRC de Pierre-De Saurel, mais aussi des villages autour comme Saint-Bernard-de-Michaudville, Saint-Louis, Saint-Denis-sur-Richelieu, Saint-Jude, Odanak, Saint-François-du-Lac, Pierreville, Baie-du-Febvre et Contrecœur », explique Roxanne Larouche.

Chaîne de bonheur

Le principe est simple : si une fille se fait « ninjater », c’est-à-dire donner un cadeau, elle doit « ninjater » à son tour. « Mon rôle est de tenir un registre de qui a reçu, puis si cette personne n’a pas encore donné après trois semaines, je dois lui rappeler. C’est comme un chaîne de bonheur qui se crée », indique Mme Larouche.

Par exemple, si quelqu’un écrit sur la page qu’elle veut « ninjater » quelqu’un qui aime Noël, les personnes intéressées à recevoir un cadeau de Noël peuvent écrire leur adresse dans les commentaires. Si les personnes sont craintives d’écrire leur adresse sur la page à la vue des 500 autres participantes, elles peuvent l’envoyer en privé à une des deux organisatrices qui agira comme intermédiaire avec la « ninjateuse ».

Du 2 octobre au 25 novembre, 217 cadeaux ont été reçus et 267 ont été donnés. Le nombre n’est pas équivalent puisque certaines participantes décident de donner un cadeau à plusieurs filles.

« Tu donnes ce que tu veux, il n’y a pas de montant. Ça fait rouler l’économie locale puisque souvent, ce sont de petits cadeaux achetés dans des commerces du coin. Ça fait autant plaisir donner que recevoir. Le but d’une ninja, c’est de ne pas se faire prendre. Ça ajoute un thrill de déposer ça et de s’en aller en courant », rigole Roxanne Larouche.

Cette dernière comprend qu’il peut exister un risque concernant le vol des cadeaux, qui peuvent rester près de la porte pendant une journée complète.

« On n’a pas eu de cas de cadeaux volés, mais on sait que c’est arrivé dans des grandes villes. Parfois les femmes qui donnent le cadeau le prennent en photo au pas de la porte et mettent ça sur le groupe. Comme ça, la personne qui est au travail peut voir qu’elle a un cadeau et peut demander à un voisin d’en prendre soin le temps qu’elle arrive », décrit Roxanne Larouche.

Les femmes qui achètent un cadeau en ligne peuvent aussi le faire livrer directement chez la personne concernée si elles ne peuvent se déplacer.

Contrairement à d’autres villes, ce mouvement local n’invite pas les participantes à se déguiser en ninja. « Mais si les filles veulent le faire, libre à elles! », conclut l’organisatrice.

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