13 novembre 2015 - 00:00
Des échantillons pour mesurer la qualité de l’eau dans les îles de Sorel
Par: Louise Grégoire-Racicot
Le professeur Gilbert Cabana a récupéré des échantillons d’eau dans les îles de Sorel, le 13 novembre. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Le professeur Gilbert Cabana a récupéré des échantillons d’eau dans les îles de Sorel, le 13 novembre. | TC Média - Sarah-Eve Charland

Le professeur Gilbert Cabana, un spécialiste de l’écologie aquatique au département des sciences de l’environnement de l’Université du Québec à Trois-Rivières, a sillonné le fleuve, aujourd’hui, histoire de prélever des échantillons d’eau à une vingtaine d’endroits différents à la hauteur de Sorel-Tracy et des îles de Sorel et de Berthier.

Il cherchait à évaluer les impacts du déversement des eaux usées de Montréal sur la qualité de l’eau de la région.

M. Cabana estime que le panache des égouts de la Ville de Montréal avait déjà atteint Sorel-Tracy en une journée (arrivée jeudi) et a mis une autre journée à traverser le lac St-Pierre. Il mesurera dans les échantillons d’eau recueillis, les taux de coliformes fécaux et de matières en suspension. Des éléments qui lui permettront par la suite de mesurer les déchets additionnels provoqués par le déversement montréalais.

Il pourra à cet effet les comparer aux échantillons dont les résultats sont compilés depuis plusieurs années au ministère, dans de précieuses banques de données, explique-t-il.

M. Cabana a notamment puisé ses échantillons face au terrain de l’ancienne centrale thermique, à l’entrée de différents chenaux des iles des rives nord et sud et le long de certaines îles. Il devrait publier le résultat des analyses autour du 18 novembre, a-t-il spécifié.

Puis il devra prélever d’autres spécimens une semaine après la fin du déversement pour les comparer aux précédents et ainsi être en mesure d’apprécier scientifiquement leurs différences s’il y en a.

« Il se peut que cette analyse ne révèle pas grand-chose de nouveau. On verra de plus hauts niveaux en aval de l’exutoire, mais ils décroîtront en s’éloignant vers Sorel-Tracy », pense-t-il.

Chose certaine, le déversement ne changera rien au niveau bactérien car l’eau traitée est toujours rejetée sans être désinfectée, décrit M. Cabana.

« Elle porte des bactéries, virus, hormones de synthèse et médicaments rejetés dans les urines des Montréalais. Des tonnes de contaminants », déplore-t-il.

Mais il n’a pas mesuré non plus les déchets grossiers envoyés directement au fleuve pendant cette période (couches, serviettes sanitaires, condoms, par exemple, etc.) et qui pourraient bien s’accumuler dans les plantes aquatiques, craint-il. Et plusieurs des particules plus volumineuses pourront aussi se déposer dans des fosses au fond du fleuve d’où il serait non recommandé de tenter de les déplacer.

Dans cette quête d’échantillons, il était accompagné d’une équipe de tournage d’ICI RDI et du maire de Sainte-Anne-de-Sorel, Michel Péloquin, un amant de l’environnement et des îles de Sorel.

Rappel sur le déversement

– Il est rendu nécessaire pour effectuer les travaux de remplacement d’une chute à neige à Montréal.

– Il consiste au rejet de 8 milliards de litres d’eaux usées de Montréalais sans traitement préalable.

– Il a débuté le 11 novembre.

– Sa fin prévue est le 18 novembre.

– Les rejets se font sous l’eau à une distance qui varie de 30 à 50 mètres de la rive. Il équivaudrait à 0,5% du débit du fleuve.

– Près de 95 000 personnes ont signé une pétition demandant au maire de ne pas procéder à l’opération.

– Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a été l’un des premiers à s’opposer à ce déversement.

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