23 février 2021 - 13:57
Modification de la route des camions lourds au centre-ville de Sorel-Tracy
Des citoyens s’opposent au nouveau tracé
Par: Alexandre Brouillard

Advenant le changement de tracé des camions au centre-ville de Sorel-Tracy, ils emprunteraient la rue de la Reine au départ de Richardson International. Photo gracieuseté

Une résidente de la rue de la Reine a lancé une pétition qui dénonce le projet de modification de la route des camions lourds au centre-ville de Sorel-Tracy. Corina Bastiani qualifie le nouveau tracé comme étant « lourd de conséquences ».

Actuellement, les camions qui quittent Richardson International empruntent les rues du Fort, Prince, Augusta, Élizabeth et Victoria. Après la modification du tracé, ils circuleront sur la rue de la Reine pour se rendre sur la rue Roi jusqu’à la hauteur de la rue Victoria pour ensuite rejoindre le boulevard Fiset.

« La modification du tracé du camionnage lourd au centre-ville de Sorel-Tracy aurait plusieurs impacts sur la santé publique et engendrerait divers dommages collatéraux touchant bien plus que les citoyens de la rue de la Reine », affirme Corina Bastiani.

Dans une lettre envoyée le 4 février dernier aux résidents de la rue de la Reine, on apprend que la demande provient de l’entreprise Richardson International. Le conseiller du Vieux-Sorel, Jocelyn Mondou, y affirme que la modification du tracé serait apportée au mois de mars prochain. « Ce changement vise à favoriser un partage plus sécuritaire de la route et à corriger une situation problématique liée à l’étroitesse des rues et aux virages à droite serrés », peut-on lire dans la lettre.

Mme Bastiani croit tout de même que le nouveau tracé n’est pas la solution aux problèmes de transport au centre-ville de Sorel-Tracy.

« Il y a un conflit d’usage entre la volonté d’implanter un centre d’art et un parc avec le passage des camions sur la rue de la Reine. Sans oublier qu’il y a beaucoup d’enfants qui habitent sur la rue. S’il y a un problème avec le tracé actuel, il y a surement d’autres solutions qu’impacter d’autres citoyens avec le passage d’environ 200 camions en haute saison. C’est pourquoi je demande aux élus municipaux de ne pas modifier le règlement concernant la circulation des camions dans la Ville de Sorel-Tracy », argumente-t-elle.

Jocelyn Mondou soutient que le changement de tracé serait favorable pour la sécurité des citoyens qui fréquentent le centre-ville. « La route actuelle nécessite deux virages à droite dangereux où les camions doivent empiéter dans les voies inverses afin de réaliser leurs virages sans accrocher des poteaux ou sans rouler sur les trottoirs », explique-t-il.

Néanmoins, Mme Bastiani ne croit pas qu’orienter un nouveau tracé au départ de Richardson International vers la rue de la Reine serait plus sécuritaire. « Il va toujours y avoir du camionnage sur la rue Élizabeth. C’est une route du ministère des Transports du Québec (MTQ) qui est conçue pour porter des camions lourds. […] Pourquoi déplacer un problème? », mentionne-t-elle.

Des questionnements face à la lettre

Corina Bastiani affirme que de nombreux citoyens ont été troublés par le ton de la lettre de M. Mondou. « Le conseiller affirme qu’il consulte les résidents, mais ce n’est pas ça qu’il indique dans la lettre. Il nous met plutôt devant un fait accompli. Il n’a pas indiqué qu’on pouvait donner notre opinion. Il a écrit que nous pouvions le contacter pour avoir plus d’informations », se désole-t-elle.

Face à la pétition, le conseiller du Vieux-Sorel affirme être à l’écoute des résidents. « Je ne pouvais pas tenir d’assemblée de consultation en raison des restrictions de la Santé publique, mais j’ai envoyé 123 lettres afin d’informer les gens de la rue de la Reine. Ils ont jusqu’au 8 mars pour me transmettre leurs commentaires et opinions. Par la suite, nous prendrons une décision concernant le tracé », précise-t-il.

« Je ne vois pas ce qui presse. C’est facile de mettre ça sur le dos de la pandémie. C’est un changement qui va impacter sur plusieurs années. Des rencontres Zoom peuvent être faites, même si je sais que ce n’est pas tout le monde qui a accès à Internet », conclut Mme Bastiani.

En date du lundi 22 février, 71 personnes avaient signé la pétition en ligne.

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