8 mars 2016 - 00:00
De plus en plus difficile de vivre de sa plume
Par: Sarah-Eve Charland
L'auteure Sonia Marmen | Gracieuseté

L'auteure Sonia Marmen | Gracieuseté

L'auteure Bernadette Renaud | Gracieuseté/Jean-Pierre Lépine

L'auteure Bernadette Renaud | Gracieuseté/Jean-Pierre Lépine

Est-ce encore possible de vivre de sa plume? Sonia Marmen et Bernadette Renaud, deux des auteures les plus prolifiques de la région qui ont su se forger une place dans le monde littéraire au fil des années, considèrent qu’il est de plus en plus difficile d’y arriver.

La Soreloise Sonia Marmen, à l’origine des séries de livres Cœur de Gaël et La fille du pasteur Cullen, vit de son art depuis plusieurs années.

« Depuis deux ans, c’est plus difficile. Le monde de la littérature a changé […] Je me questionne beaucoup ces temps-ci en voyant la difficulté de vendre », affirme-t-elle.

Que ce soit le virage aux livres numériques ou la situation économique, Mme Marmen croit qu’un mélange de facteurs influence l’industrie. De son côté, Bernadette Renaud met en lumière l’abondance des livres mis en marché.

« Quand j’ai commencé à écrire il y a 40 ans, il y avait peut-être 40 nouveaux livres en français par année. Aujourd’hui, on peut retrouver 800 nouveaux livres en librairie. Les gens lisent autant qu’avant, sinon plus », croit-elle.

La Contrecœuroise Bernadette Renaud s’est fait connaître en publiant Émilie, la baignoire à pattes. Elle est aussi l’auteure du livre et du scénario Bach et bottine.

« Émilie, la baignoire à pattes, on l’a vendu pendant 20 ans. Maintenant, la vie d’un livre est courte. Il y a tellement d’auteurs et de publications », ajoute-t-elle.

Ne pas se limiter

Un auteur qui souhaite vivre de sa créativité ne doit pas s’arrêter à vendre des livres au Québec, expliquent les deux auteures. « Il faudra qu’il écrive beaucoup », affirme Mme Renaud qui a également travaillé comme enseignante, conférencière et animatrice.

« Le marché du Québec est trop petit. Quand on a vendu 3000 exemplaires, on appelle ça un bestseller », mentionne Mme Marmen.

Cette dernière a expédié sa série Cœur de Gaël en Russie, Ukraine, Espagne et dans tous les pays francophones, ce qui lui a permis de dépasser près de 700 000 ventes.

Quelle est la clé du succès?

« Chaque auteur doit s’assurer d’avoir un produit travaillé et de rester lui-même tout en employant un langage universel », conseille Bernadette Renaud.

De son côté, Mme Marmen croit qu’elle est tombée sur un créneau populaire en 2003 lorsqu’elle a publié son premier roman historique. « C’était populaire à l’époque. Présentement, on voit que ça change. Une fois qu’on est connue, il est plus facile de vendre les prochains livres. »

Pour le moment, Sonia Marmen a pris une pause d’écriture pendant quelques mois. Elle prévoit prochainement se replonger dans l’écriture de la suite de La Fille du pasteur Cullen.

De son côté, Mme Renaud a participé à la traduction du livre Miracle de guérison de l’âme du docteur Zhi Gang Sha. Elle ne connaît pas la date de parution de ce livre.

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