4 mars 2021 - 03:00
Commencer sa carrière en humour en temps de pandémie
Par: Katy Desrosiers

Vincent Fecteau, lors de son numéro pour Juste Pour Rire à l’espace Yoop. Photo Myriam Frenette Photographe

Vincent Fecteau est fraîchement diplômé de l’École nationale de l’humour. Photo Hugo B. Lefort

L’humoriste Vincent Fecteau a eu un parcours hors de l’ordinaire à l’École nationale de l’humour. Alors qu’il s’apprêtait à participer à la tournée finale avec ses collègues, la pandémie a frappé à nos portes. Cela n’a pas empêché le Contrecœurois de persévérer dans le domaine.

Même si Vincent Fecteau a étudié en psychologie à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) avant de se diriger en humour, son subconscient, lui, savait que c’était la voie à suivre.

« C’est drôle parce que mon frère était bien content que j’aie pris la décision d’aller à l’École nationale de l’humour. À ce qu’il paraît, quand j’étais petit, vers sept ou huit ans, j’en avais déjà parlé. C’est comme si j’avais refoulé ça pendant mon adolescence », lance l’humoriste.

L’UQAM est située dans le Quartier des spectacles à Montréal, où plusieurs bars tiennent des soirées d’humour. Après ses cours, Vincent Fecteau assistait à plusieurs d’entre elles. Un jour, il a voulu y participer.

« J’ai donné mon nom. Ç’a super bien été. Après mon parcours à l’université, pendant un an, j’ai fait le plus de soirées d’humour possible. Ensuite, j’ai fait les auditions à l’École nationale de l’humour », explique-t-il.

Au départ, le jeune homme souhaitait travailler dans les centres jeunesse. Toutefois, lors de son premier « open mic » au Bordel Comédie Club il y a cinq ans, il a eu la piqûre.

Chaque année, entre 200 et 300 personnes font les auditions pour l’École nationale de l’humour. Seulement entre 10 et 15 sont sélectionnées pour faire partie de la cohorte finale. Vincent Fecteau est l’un d’eux. Il a terminé son parcours de deux ans en janvier dernier.

La tournée finale, qui devait se tenir au début de l’été, a été reportée en août 2020. Au lieu de 30 spectacles, 20 ont été réalisés. Les finissants n’ont pas pu participer au Gala ComédiHa!. Ils ont cependant donné plusieurs représentations au Cabaret Lion d’Or à Montréal devant environ 80 personnes, quatre représentations à la salle de spectacle Fenplast à Longueuil et participé à un spectacle virtuel de Juste Pour Rire via l’espace Yoop.

Percer en confinement

En même temps que son parcours en humour, Vincent Fecteau travaillait en restauration. Depuis la fermeture des restaurants, il tente de garder le moral et voir le côté positif. Il peut se concentrer à 100 % sur son art. Il essaie d’avoir le plus de matériel possible à présenter lorsque la pandémie s’estompera.

Quelques opportunités en ligne se sont aussi présentées à lui. En décembre, il a participé à des événements corporatifs virtuels et le 5 mars, il présentera un spectacle en ligne dans le cadre de la semaine de relâche à Contrecœur.

Même si la scène est ce qui l’intéresse le plus, après un cours de webséries à l’école, l’humoriste émergeant a développé un intérêt pour cette discipline.

« J’attends la bonne idée pour écrire. Ça pourrait être plus dans trois ou quatre ans, mais j’aime vraiment cet aspect-là », souligne-t-il.

En ce moment, il poursuit un projet de websérie qu’il a développé à l’école. Il aimerait aussi, éventuellement, organiser et animer des soirées d’humour.

« Ce serait des soirées qui reviendraient de façon périodique pour tester le matériel que j’ai écrit pendant la pandémie. Aussi, ce serait d’offrir une plateforme pour faire découvrir de nouveaux artistes émergents dans le milieu de l’humour. Ces soirées-là, ça permet beaucoup de travailler les habiletés en animation, la répartie. C’est super enrichissant comme expérience », affirme l’humoriste.

Bien que pour l’instant il soit plus compliqué d’organiser ce type d’événement, il aimerait tâter le terrain pour en faire à Contrecœur.

Vincent Fecteau crée aussi du contenu sur TikTok, ce qui lui permet de garder contact avec son côté performance. « Ce qui est formidable avec cette plateforme-là, c’est qu’elle offre beaucoup de visibilité, mentionne-t-il. Si ton contenu est populaire, ça touche plus de monde. Pour les créateurs émergents, c’est une super belle rampe de lancement. »

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