29 juin 2016 - 00:00
« C’est un premier pas vers une bataille de l’eau potable » – le maire Serge Péloquin
Par: Julie Lambert
Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a dénoncé la décision d’autoriser une ville américaine de puiser son eau potable dans le lac Michigan. | Photo: Gracieuseté

Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a dénoncé la décision d’autoriser une ville américaine de puiser son eau potable dans le lac Michigan. | Photo: Gracieuseté

Le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, a joint sa voix aux nombreuses autres villes qui ont dénoncé, la semaine dernière, l’autorisation octroyée à la municipalité américaine Waukesha, au Wisconsin, de puiser son eau potable dans le lac Michigan.

La municipalité a reçu l’aval des huit états voisins, soit l’État de New York, l’Illinois, l’Indiana, le Michigan, le Minnesota, l’Ohio, la Pennsylvanie et le Wisconsin, à la suite d’une consultation sur le sol américain. Elle prévoit puiser 31 millions de litres d’eau par jour dans le lac.

Waukesha souhaite bâtir une canalisation d’une vingtaine de kilomètres jusqu’au lac Michigan pour approvisionner ses 70 000 habitants en raison de ses propres ressources qui seraient contaminées.

Les 120 municipalités membres de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent ont été très mécontentes de ce feu vert. Parmi eux se trouvait le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, qui voit cette décision comme un précédent qui pourrait avoir une grave incidence.

« Il y aura des impacts négatifs, c’est certain. La municipalité avait beaucoup d’autres options, je trouve donc cela regrettable. Cette décision ouvre une brèche dans la juridiction pour d’autres municipalités du Midwest américain qui pourraient faire la même demande. Je pense bien que cela pourrait être une première dans l’histoire concernant la demande d’eau potable », déplore-t-il.

Auparavant, seules les villes qui faisaient partie du bassin versant des Grands Lacs pouvaient puiser leur eau potage dans cette ressource. La municipalité américaine, située à 24 kilomètres du lac Michigan, ne fait pas partie de ce territoire.

Le maire Péloquin est également préoccupé par les impacts qui pourraient toucher la Biosphère du lac Saint-Pierre et le fleuve Saint-Laurent. Selon lui, le niveau de l’eau pourrait être affecté et nuire à la biodiversité de la Réserve mondiale ainsi qu’à l’activité économique qui a eu lieu grâce à cette voie maritime.

« Cela pourrait fragiliser tout l’écosystème puisque la sécheresse pourrait nuit à la nidification de certaines espèces. Il y a aussi beaucoup de transport maritime et les bateaux pourraient être obligés de diminuer leur quantité de marchandise. On n’en restera pas là. On va se documenter et examiner la possibilité d’un recours », conclut-il.

Le gouvernement a approuvé la décision soulignant que c’était un cas exceptionnel. Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, a déclaré aux médias que « […] Imaginez si c’était une ville au Québec qui avait sa source d’eau potable contaminée et qui devait trouver une alternative. Qu’est-ce qu’on ferait? On dirait : «Non, vous ne pouvez plus avoir d’eau»? »

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