15 novembre 2017 - 00:00
Des organismes se préparent à aider plus d’anciens détenus
Par: Julie Lambert
Certaines entreprises offrent une deuxième chance aux personnes judiciarisées qui cherchent un emploi. |  © © by Todd Arena

Certaines entreprises offrent une deuxième chance aux personnes judiciarisées qui cherchent un emploi. | © © by Todd Arena

Avec la construction de la nouvelle prison de Sorel-Tracy, les organismes d’aide à l’emploi s’attendent à être plus sollicités à Sorel-Tracy lors du retour en société des détenus.

Le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) Pierre-De Saurel vient en aide à des personnes avec un dossier judiciaire depuis toujours, pas seulement des anciens détenus, souligne son directeur général, Mario Fortin.

L’organisme ne les catégorise pas et traite leur dossier de la même façon que toute sa clientèle âgée de 15 à 35 ans. Il est donc difficile de connaître le nombre de demandes, mais M. Fortin s’attend à en voir plus dans les prochaines années avec la construction d’une plus grande prison.

« On ne s’intéresse pas au statut ou à la provenance de la personne. Cette demande a toujours existé. Les gens que nous voyons sont comme toute notre clientèle. Ils ont envie de faire quelque chose pour améliorer leur vie. On les aide dans leur recherche d’emploi ou de retour aux études », explique-t-il.

L’Orienthèque offre aussi des services à cette clientèle. Il existe les programmes Nouveau départ pour les personnes en établissement de détention et Destination à ceux en processus de réinsertion sociale.

« Nous avons déjà une bonne demande depuis la création de ces programmes il y a deux ans », mentionne la responsable des communications, Josée Lafrenière.

Des employeurs ouverts

Même s’ils sont motivés à refaire leur vie, les anciens détenus peuvent rencontrer des difficultés dans leur processus afin de retourner sur le marché du travail.

Selon le coordonnateur du Comité consultatif clientèle judiciarisée adulte (CCCJA) Yan Chantrel, environ une personne sur deux réussit à trouver un emploi après son incarcération.

« Je suis certain que le chiffre est plus élevé, parce qu’il y a certaines personnes que nous ne sommes pas capables de rejoindre après leur sortie. Avoir un emploi, ça aide grandement à la réinsertion. Cela leur permet de vivre au départ, mais aussi de pouvoir reprendre confiance en soi. Cela aide aussi les entreprises à parfois combler une pénurie de main-d’œuvre », croit-il.

Plusieurs employeurs de la région sont enclins à donner une deuxième chance à ces personnes, assure Mario Fortin. Il est plus facile de les placer dans des secteurs comme l’émondage, dans les abattoirs, comme couvreurs de toitures, en aménagement paysager, en asphaltage, en déneigement et dans les travaux agricoles.

« Cela dépend toujours du genre de crime. Si, par exemple, une personne a été reconnue coupable de vol, il ne sera pas laissé dans un entrepôt où il y a beaucoup de matériel. Il y a des employeurs pour qui c’est dans leur philosophie de donner une deuxième chance pour pouvoir passer à autre chose et ils leur disent : montre-moi ce dont tu es capable », conclut le directeur général du CJE Pierre-De Saurel.

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