24 octobre 2017 - 00:00
Deux paramédics accouchent une mère dans leur ambulance
Par: Julie Lambert
Les paramédics Johans Coll (gauche) et Jimmy Houle (droite) ont aidé Valérie Lévesque à accoucher dans leur ambulance. |  © Pascal Cournoyer

Les paramédics Johans Coll (gauche) et Jimmy Houle (droite) ont aidé Valérie Lévesque à accoucher dans leur ambulance. | © Pascal Cournoyer

Les paramédics sorelois Johans Coll et Jimmy Houle ont dû user de leur sang-froid le 13 octobre. Une femme qu’ils transportaient de Saint-Antoine-sur-Richelieu n’a pas eu le temps de se rendre à l’hôpital de Sorel-Tracy et a accouché dans leur ambulance.

La mère de famille Valérie Lévesque était à la maison lorsque ses contractions ont commencé en avant-midi. Enceinte de son 7 e enfant, la maman ne s’attendait pas du tout à accoucher puisqu’elle n’en était qu’à 37 semaines de grossesse.

Un branle-bas de combat s’est enclenché dans la maison alors que tous ses enfants et le son conjoint, Marc Veillette, étaient présents. Quand le grand-père est venu prendre la relève pour s’occuper des enfants, Mme Lévesque pensait encore pouvoir se rendre à l’hôpital en voiture.

« J’avais déjà des contractions depuis une couple de jours, mais elles n’étaient pas régulières. Vendredi en après-midi, j’ai compris que j’allais accoucher pendant la nuit. Je n’étais même pas capable de monter dans le véhicule et mon père m’a convaincue d’appeler les ambulanciers au cas où j’accoucherais en chemin », souligne-t-elle.

Arrivée imprévue

Les deux ambulanciers se sont rendus à la résidence, à Saint-Antoine-sur-Richelieu, vers 20h, après l’appel du couple.

« La femme n’avait pas crevé ses eaux. On sait que cela prend quand même un peu de temps avant d’accoucher dans ce temps-là puisqu’on est tous les deux pères. Quand on a posé des questions à la dame, elle nous a dit que c’était son 7 e enfant. On s’est regardé et on savait qu’il fallait agir rapidement », explique Johans Coll.

Pendant que M. Coll conduisait vers l’Hôtel-Dieu de Sorel, son collègue prenait soin de la patiente à l’arrière. Si les premières minutes se sont bien déroulées, les événements se sont toutefois accélérés quand la femme a perdu les eaux.

« On était à la hauteur de la montée Saint-Roch. L’état de l’autoroute 30 a peut-être fait accélérer le travail, raconte à la blague Johans Coll. Jimmy m’a crié qu’on allait peut-être devoir se ranger. On a continué, mais rendu sur le pont Maurice-Martel, il m’a crié : range-toi tout de suite! »

Un deuxième accouchement en quatre ans

Jimmy Houle a rassuré la femme enceinte en lui mentionnant que lui et son collègue avaient déjà vécu une expérience similaire en 2013. Ils avaient aidé une maman à accoucher dans sa salle de bain.

« Il y a des ambulanciers qui ne vivent pas ça une fois en 30 ans de carrière et nous, on en a eu deux. On espère toujours pouvoir se rendre à l’hôpital, mais on a la formation pour ce genre d’intervention. On l’a mise en confiance. On était contents que cela se passe bien et sans complication. On était ses deux seules personnes ressources », souligne-t-il.

Le petit garçon est né et les ambulanciers ont repris la route de l’hôpital. Le personnel médical a pris ensuite en charge la famille. « C’était stressant. Mon conjoint nous suivait en voiture en plus. Plein d’images et de scénarios nous passent par la tête, mais tout a bien été », se réjouit Mme Lévesque.

De leur côté, les ambulanciers sont encore secoués plusieurs jours après l’événement. « Dans notre métier, on fait généralement face à des situations difficiles. On était contents d’avoir pu assister à ça et d’avoir pu aider une personne qui en avait besoin », conclut M. Coll.

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