14 avril 2017 - 00:00
Le Centre animalier Pierre-De Saurel dénonce l’interdiction des pitbulls
Par: Deux Rives
Karine Marcotte croit que les maîtres ont une part de responsabilité du comportement de leur chien. | Photo: Gracieuseté

Karine Marcotte croit que les maîtres ont une part de responsabilité du comportement de leur chien. | Photo: Gracieuseté

La directrice générale du Centre animalier Pierre-De Saurel, Karine Marcotte, a exprimé sa tristesse concernant la loi visant l’interdiction potentielle des chiens de type pitbull.

Ce projet de loi visant à favoriser la protection des personnes par la mise en place d’un encadrement concernant les chiens a été déposé jeudi matin par le gouvernement du Québec. Le gouvernement a notamment l’intention d’interdire les chiens de type pitbull.

« C’est certain que ça nous déçoit énormément, a fait savoir Karine Marcotte. Pour nous, ce n’est pas une race qui devrait être bannie. Il devrait y avoir un contrôle, avec des normes de sécurité pour toutes les races de chiens », a-t-elle mentionné, en ajoutant que les maîtres ont une part de responsabilité du comportement de leur chien.

Elle a expliqué qu’à Sorel-Tracy, un document de règlements lourd de 30 pages fait en sorte que les citoyens respectent la sécurité d’autrui.

« Quand le refuge a ouvert, on a travaillé en collaboration avec la ville pour établir un document de règlements très complet », a-t-elle expliqué.

Au Centre animalier Pierre-De Saurel, près de 50% des chiens accueillis au quotidien sont de type pitbull. Karine Marcotte dit en compter une dizaine en ce moment. En moyenne, 20 à 25 chiens de ce type y sont habituellement présents.

En plus d’avoir l’appui de toute son équipe, la dirigeante du refuge dit presque en faire un combat personnel.

« Si ce projet de loi passe, en aucun cas on ne fera euthanasier nos pitbulls. J’en fais la promesse, a-t-elle lancé. Plusieurs organismes sont déjà en travail pour que ce projet ne passe pas. »

Selon ses dires, de nombreux organismes et particuliers hors du Québec ont déjà tenté d’entrer en contact avec les centres pour animaux afin d’offrir refuge aux pitbulls qui pourraient être bannis. Il s’agit d’une solution à laquelle Karine Marcotte serait ouverte, advenant l’adoption de la loi.

Sylvain Rochon est en faveur de règles claires

Le député de Richelieu, Sylvain Rochon, a indiqué quant à lui qu’il accueillait favorablement l’implantation de règles claires avec le projet de loi no 128 sur les chiens dangereux.

« Il est inconcevable qu’au Québec, de nos jours, des chiens puissent tuer ou défigurer des gens, affirme le député. Notre devoir est de faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Ce projet de loi représente un pas dans la bonne direction afin que la population puisse être en sécurité en sécurité partout », continue-t-il.

Il mentionne cependant que le Parti Québécois se questionne sur certains aspects du projet de loi.

« Pourquoi le gouvernement souhaite-t-il interdire par décret, au jour 1 de l’adoption du projet de loi, uniquement les chiens de type pitbull? », demande-t-il. Il explique que d’autres chiens sont aussi très dangereux, mais qu’on n’a pas cru bon les interdire par décret.

« De plus, on s’attend à ce que le gouvernement dévoile le processus qu’il entend mettre en avant pour déterminer si un chien est de type pitbull ou non, avance-t-il. Est-ce qu’un chien mélangé au quart est un pitbull? De quelle façon le gouvernement compte-t-il déterminer cela? Où va-t-on tracer la ligne? »

Pour sa part, le maire de Sorel-Tracy, Serge Péloquin, n’a pas commenté le projet de loi. La Ville avait décidé d’attendre de voir ce que le gouvernement ferait avant de se prononcer sur le contrôle des chiens considérés dangereux.

« À ce moment, plusieurs villes étaient parties en peur. De notre côté, on avait un consensus d’attendre de voir la position du gouvernement. On voulait traiter le sujet avec du recul. On va parler du projet de loi avec les membres du conseil avant de se prononcer sur le sujet. »

Avec la collaboration de Sarah-Eve Charland.

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