4 décembre 2019 - 18:26
Accident de travail mortel impliquant une Soreloise : « aucune défaillance » remarquée
Par: Jean-Philippe Morin

La victime est tombée d’une plateforme élévatrice à Montréal le 8 avril dernier. Photo CNESST

Linda Belley Photo gracieuseté

La chute mortelle dont a été victime la Soreloise Linda Belley, le 8 avril dernier sur un chantier de construction à Montréal, n’a pas été causée par une défaillance quelconque de son équipement.

C’est ce qui ressort du rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), dévoilé le 4 décembre.

Linda Belley, qui travaillait pour l’entreprise soreloise GSR Construction Décontamination inc., devait procéder à des travaux de nettoyage du plafond d’une ancienne usine de fabrication d’électroménagers à l’aide d’une plateforme élévatrice à bras télescopique et d’un appareil de lavage à pression d’eau.

Elle a alors pris place dans la plateforme élévatrice et est montée à une hauteur de sept mètres. Quelques heures plus tard, le chef d’équipe l’a retrouvée au sol, inconsciente. Son décès a été constaté sur place. « Bien que la travailleuse portait un harnais de sécurité muni d’une liaison antichute, celui-ci n’était pas relié à la plateforme au moment de l’événement », peut-on lire parmi les conclusions de l’enquête.

À la suite de l’accident, la CNESST a ordonné la suspension de tous les travaux effectués sur le chantier au moyen d’une plateforme élévatrice. La CNESST a autorisé la reprise des travaux ainsi que l’utilisation de la plateforme liée à l’accident après la réception du rapport d’expertise de l’ingénieur et du rapport du mécanicien indiquant l’absence de défaillance qui aurait pu causer l’accident.

Dans une entrevue accordée au journal Les 2 Rives en avril dernier, le gendre et patron de Mme Belley, Martin Robichaud, affirmait que Linda Belley prenait la sécurité très au sérieux. Elle portait toujours son harnais de sécurité et chicanait même ses collègues travailleurs lorsqu’ils ne s’attachaient pas dans des petites « jobines ».

« Elle s’attachait tout le temps, mais cette fois, elle ne l’était pas. C’était une maniaque de sécurité, je n’aurais jamais pensé qu’il puisse lui arriver un accident. Ça lui arrivait même de garder son casque au break. C’est difficile à expliquer », avait-il dit.

Recommandations

La CNESST rappelle l’obligation de porter un harnais de sécurité muni d’une liaison antichute et de le relier à un des ancrages se trouvant dans la plateforme élévatrice, de chaque côté du poste de commande. « Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires », peut-on y lire.

« Les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler », conclut-on dans le rapport.

Les conclusions ont été envoyées à plusieurs associations en construction au Québec. Le rapport sera diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études liés aux métiers de la construction.

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