En effet, à Sorel-Tracy, Contrecœur, Sainte-Victoire-de-Sorel et Saint-Robert, le poste de maire est en jeu et à Saint-Gérard-Majella, deux équipes dûment constituées s’affrontent.
À Sorel-Tracy, la lutte entre le sortant Serge Péloquin et l’aspirant Jocelyn Daneau ne devrait pas manquer de piquant, connaissant la forte personnalité des candidats et leur capacité respective à bien exprimer leurs idées. M. Daneau, en campagne depuis avril dernier, a déjà fait valoir ses priorités en détail et les correctifs qu’il apporterait. Il critique parfois de façon acerbe à la fois la gestion de M. Péloquin, ses choix et façons de faire. Pour le moment, M. Péloquin n’a pas vraiment répondu à ces interventions sinon en traçant son bilan et une longue liste de thèmes inscrits à sa plateforme électorale. Il est plus en mode discrétion qu’électoral et a déjà averti qu’il ne répondra pas aux attaques de ses détracteurs. Comme s’il n’avait pas d’opposition.
À Contrecœur, la sortante Maud Allaire est opposée à René Laprade, un homme impliqué dans la vie communautaire et ex-président des fêtes du 350e de sa ville.
Tout en appuyant l’agrandissement du terminal portuaire, Mme Allaire parle de virage vert à poursuivre, de développement durable à privilégier, d’accès aux berges à élargir. Son opposant parle plutôt de transparence du conseil et de participation citoyenne à stimuler. Sera-t-il aussi question de l’avenir de la Colonie des Grèves, de la décision d’exproprier certains espaces verts et du litige que cela entraine avec Rio Tinto Fer et Titane? Parlera-t-on de la sécurité des citoyens alors qu’on a enregistré ces derniers mois une vague récente de crimes reliés au monde interlope? Pas encore.
À Sainte-Victoire, le scrutin concerne la vocation de la municipalité partagée entre ses importantes assises agricoles – trop importantes, dit l’aspirant Jean-Charles Éthier – et un développement plus urbain, à proximité de Sorel-Tracy que le maire sortant Michel Aucoin veut attrayant. Car depuis une dizaine d’années, la municipalité connait une croissance importante le long du chemin des Patriotes. Ces nouveaux citoyens, plutôt urbanisés, ont des propriétés coûteuses et veulent aussi des infrastructures adéquates de loisirs à proximité.
À Saint-Robert, nouveau face-à-face entre le sortant Gilles Salvas, maire depuis 32 ans et Liette Parent-Leduc, son opposante de 2017. Si Saint-Robert a fait les manchettes, c’est parce que de nombreux accidents de la route y ont fait des victimes au fil des ans. Et que son aréna a fermé ses portes. Mme Parent-Leduc saura-t-elle, en traitant de sécurité routière, d’Internet haute vitesse et de réouverture d’une bibliothèque municipale vaincre ce monument politique? C’est à voir.
Enfin, au cœur de la lutte à Saint-Gérard-Majella : l’agrandissement de la salle communautaire (827 000 $) pour ajouter espaces de réception et de rangement au centre de services. Une construction financée à 100 % par des subventions, assure le maire Georges-Henri Parenteau.
Déposé en 2020, le projet a suscité pétition et mises en demeure à des citoyens. Un conseiller défavorable au projet d’agrandissement a démissionné, les travaux ont débuté, une injonction a été rejetée pour les arrêter. Ce scrutin portera sur la façon dont ce projet a été mené, sur la place que doit prendre la consultation citoyenne et la vie communautaire. Quatorze candidats sont en lice, réunis en deux équipes – l’Alliance citoyenne de Marie Léveillée et l’équipe Georges-Henri Parenteau du maire sortant. C’est beaucoup pour une municipalité de 280 habitants. Une première dans le monde rural!
Les électeurs auront-ils droit à un dialogue ouvert entre les aspirants-maires de ces municipalités? À première vue, rien de moins certain!
