7 juin 2017 - 00:00
Quelque 200 finissants assistent à une simulation plus vraie que nature
Par: Deux Rives

La 10e édition de la simulation de désincarcération, organisée par le Service de sécurité incendie de Sorel-Tracy, a pris une tournure émotive plus que réaliste mercredi après-midi, au Colisée Cardin.

Cette activité a pour but de sensibiliser les jeunes finissants de l’école secondaire Fernand-Lefebvre et à les responsabiliser sur la route à l’aube de leur bal de finissants, et plus important encore, de leur après-bal. Celui-ci aura lieu dans moins d’un mois.

« Si on peut sauver au moins une vie, ce sera ça de fait. On fait de la prévention contre les textos, la marijuana et l’alcool au volant », a mentionné le responsable de l’événement et lieutenant intérimaire du Service de sécurité incendie de Sorel-Tracy, Mario Fraser. Il se dit confiant que le message ait passé.

Lors d’une mise en scène de près d’une heure, où toutes les étapes d’intervention d’un accident ont été respectées, un silence lourd planait dans les estrades du vieux Colisée. Aucun élève ne parlait, aucun élève ne textait. Tous avaient le regard rivé sur les secouristes et sur leurs amies, qui jouaient les victimes.

Dre Aline Jacques, en charge de la fausse intervention clinique, s’est vu retomber dans de fortes émotions avec ses collègues, aspect qu’elle n’avait pas prévu.

« Au départ, ça allait, mais plus l’intervention avançait, plus on repensait à des cas réels qu’on a eus », a expliqué Dre Jacques. Elle a eu du mal à retenir ses larmes au moment d’annoncer le décès de la jeune victime à la mère fictive.

Selon elle, les jeunes tendent à oublier rapidement ce type de message. « Ils sont à l’âge où ils pensent que ça n’arrive qu’aux autres. Statistiquement, ce sont aussi plus souvent des garçons, les conducteurs. »

Une expérience marquante chez les adolescents

La comédienne d’un jour, Alexane Proulx, a trouvé l’expérience très enrichissante, mais « vraiment pas le fun ».

« Je tremblais de partout dans la voiture et quand il y avait plein de monde autour de moi pour me réanimer. Je ne veux jamais vivre ça », a-t-elle lancé, encore sous le choc.

Même son de cloche chez certains jeunes qui se sont confiés au journal.

« Sans faire de jeu de mots, c’était percutant, a rapporté Esteban Larochelle-Sandoval. Peu importe où je serai [le soir de l’après-bal], je vais dormir là. »

Maude Archambault, quant à elle, appellera sa mère. « Elle sera peut-être fâchée s’il est tard, mais elle préférera venir me chercher que de recevoir la visite de la police », a avoué l’adolescente.

« C’est cool qu’ils aient utilisé de vrais intervenants pour nous démontrer comment ça se passe, avec les vrais camions », a conclu une autre élève, Geneviève Fournier.

La Sûreté du Québec a participé à l’événement. Pour leur part, les ambulanciers paramédicaux de la région n’étaient pas présents.

Témoignage d’un accidenté de la route

Un accidenté de la route, Loic Ollivier, est venu raconter aux finissants les conséquences qu’a eues sur sa vie son accident, il y a sept ans, alors qu’il textait au volant.
« Ce qu’il faut, c’est de multiplier ces messages, a indiqué l’homme amputé de ses deux jambes. Quand tu conduis, il faut que tu sois attentif. »

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