6 février 2017 - 00:00
Au tour des pneumologues de dénoncer le refus d’achat du bronchoscope
Par: Deux Rives
Martine Dulude lors de la conférence de presse annonçant la campagne de financement de la Fondation Hôtel-Dieu. | TC Média – Sarah-Eve Charland

Martine Dulude lors de la conférence de presse annonçant la campagne de financement de la Fondation Hôtel-Dieu. | TC Média – Sarah-Eve Charland

Deux médecins spécialistes en pneumologie à Sorel-Tracy, les docteurs Martine Dulude et Jacques Godin, ont cosigné une lettre adressée au président de l’Association des pneumologues du Québec (APPQ), Dr Pierre Mayer, ainsi qu’à son comité exécutif, le samedi 4 février, afin de demander un soutien face à la décision négative du ministère de la Santé concernant l’achat d’un bronchoscope Ebus à l’Hôtel-Dieu.

Le ministère a réitéré son refus d’achat du bronchoscope Ebus à l’Hôtel-Dieu de Sorel le 25 janvier dernier. L’appareil devait être financé en entièreté par la Fondation Hôtel-Dieu avec des fonds amassés lors d’une campagne achevée en 2015.

« Sorel-Tracy est la région ayant le plus haut taux de cancer du poumon chez les hommes en Montérégie et le plus haut taux de tabagisme […], peut-on lire dans la lettre. La prévision du nombre d’Ebus qui seraient effectués à Sorel-Tracy est d’une centaine de cas par année, soit environ deux cas (une demi-journée) par semaine. »

La lettre démontre également l’expertise développée, grâce aux docteurs Martine Dulude et Paul Tran, au cours des dernières années à l’Hôtel-Dieu dans le but de recevoir cet appareil.

« […] Vingt cas par année seraient requis pour nécessiter un maintien de l’expertise de la technique d’Ebus, nombre qui selon les moyennes calculées, serait largement dépassé à Sorel-Tracy », ajoutent les pneumologues.

Ils font par ailleurs valoir la distance géographique trop importante entre Sorel-Tracy et Saint-Hyacinthe, là où se trouve l’appareil le plus près, ce qui engendre des complications pour plusieurs personnes à mobilité réduite ou sans transport.

Toujours selon les propos de la lettre, l’installation d’un tel appareil n’engendrerait aucun coût supplémentaire au ministère. Les formations seraient offertes gratuitement par les vendeurs d’Ebus et les coûts récurrents demeureraient les mêmes, peu importe l’endroit où l’examen est effectué. En plus, comme l’Ebus permet plusieurs examens au même moment, il permettrait de diminuer la duplication de procédures.

La faute de l’ancienne direction

Les pneumologues auraient été informés en 2015 que l’ancienne direction de l’hôpital en place à l’époque, gérée par Martine Bouchard, n’était pas allée au bout des démarches avec le ministère avant de donner son accord officiel à la Fondation pour la campagne. La nouvelle direction de l’Hôtel-Dieu aurait cependant repris la balle au bond lorsqu’elle a eu vent de cette information.

« La demande de développement a donc été dûment remplie en février 2016 et a obtenu l’accord de Dr André Simard, directeur des services professionnels, programmes santé physique/chirurgie du CISSS Montérégie-Est », peut-on lire.

Après avoir obtenu l’approbation de collègues pneumologues, le projet avait tout de même reçu une décision ministérielle négative.

Cliquez ici pour lire la lettre adressée à l’APPQ.

La Chambre de commerce réagit

La Chambre des commerces et d’industrie (CCIST) de Sorel-Tracy a, quant à elle, démontré son appui à la Fondation Hôtel-Dieu par voie de communiqué, vendredi dernier, mentionnant qu’elle démontre qu’il est possible d’assurer la pérennité et le maintien des services à notre population.

La CCIST reproche au ministère de la Santé de constamment réduire les services offerts dans la région, au nom de la « régionalisation des services ».

« La proximité des services doit être un objectif à conserver pour assurer à la population des traitements accessibles au niveau local », mentionne son président, Laurent Cournoyer, dans le communiqué.

La CCIST s’engage à appuyer les démarches qui seront mises en branle par les différents intervenants du milieu pour assurer l’accessibilité de cet équipement médical à l’hôpital Hôtel-Dieu.

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