3 février 2017 - 00:00
Les paramédics d’Ambulance Richelieu sont en grève
Par: Louise Grégoire-Racicot
Pierre-Yves Provençal-Charron  est président du syndicat des paramédics d’Ambulance Richelieu. | Photo: TC Média - Archives

Pierre-Yves Provençal-Charron est président du syndicat des paramédics d’Ambulance Richelieu. | Photo: TC Média - Archives

À l’instar de tous les paramédics affiliés à la FTQ, ceux d’Ambulance Richelieu, sans contrat de travail depuis 22 mois, ont déclenché la grève, sur le coup de minuit jeudi matin.

« Cette négo en est une historique parce que la survie de notre métier en dépend », affirme le président du syndicat sorelois, Pierre-Yves Provençal-Charron.

Il assure que les services dispensés ne seront pas affectés par cette grève. « Le Tribunal du travail a d’ailleurs ordonné à la FTQ de maintenir l’ensemble de services à la population. Les moyens de pression que nous utilisons en sont exclusivement d’ordre administratif », précise-t-il.

Ainsi, tant que le conflit durera, les paramédics ne participeront plus à des événements communautaires. Ils ne ramèneront plus à Sorel-Tracy les infirmières qui accompagnent un patient lors d’un transfert d’hôpital, s’il n’y a pas un autre patient à bord. Elles devront revenir en taxi. Ils ne laveront plus l’extérieur des ambulances sauf les vitres, gyrophares et bandes réfléchissantes. Ils ne rempliront plus les formulaires autres que ceux requis légalement. Ils n’accepteront plus de stagiaires en soins préhospitaliers d’urgence dans leurs équipes. Ils n’utiliseront pas tous les codes radio usuels.

Des mesures qui causent des retards administratifs, reconnait le directeur des ressources humaines de l’entreprise soreloise, Claude Lemay.

M. Provençal-Charron est formel: « Le ministre Barrette a été clair: il nous considère comme des sous-traitants et voudrait bien que ce soit nos employeurs qui négocient avec nous. En même temps, il a coupé 120 M$ dans ce service. Ainsi on n’est même pas assuré du statu quo de nos conditions de travail, de nos salaires et de nos fonds de pension. Il y a déjà une entente de principe sur le normatif. Mais les négociations sont bloquées sur le monétaire. »

Un appel au ministre

Tant M. Provençal-Charron que Denis Perreault, le directeur général de la Corporation des services ambulanciers du Québec, , croient que le ministre Gaétan Barrette détient la clé de ce conflit.

Jusqu’à maintenant, explique M. Perreault, la négociation se faisait à trois: la corporation (qui représente les employeurs privés dont celui de Sorel-Tracy), le syndicat et le ministère. Le ministère négociait la partie financière du dossier.

« Mais en avril dernier, le ministre a décidé de se retirer de cette table tripartite, sans donner les budgets supplémentaires nécessaires pour négocier la prochaine convention. » Pourtant depuis 1989, tout fonctionnait pour le mieux, poursuit-il. Les paramédics recevaient les mêmes augmentations de salaire et avaient la même durée de convention que celles du secteur public.

Il déplore que Québec change les règles qui, jusqu’ici, avaient permis de donner un service de qualité égal dans toutes les régions, dispensés par des paramédics bien formés.

Rappelons qu’Ambulance Richelieu compte une quarantaine de paramédics qui, en novembre dernier, avaient voté à 100% une grève à déclencher au moment opportun.

Tout pour négocier

L’attachée de presse du ministre Gaétan Barrette, Julie White, soutient pour sa part que les compagnies ambulancières ont tout en mains pour mener à bien leurs négociations.

« Les ambulanciers sont des employés des compagnies ambulancières. Le ministre ne s’immiscera donc pas dans leurs négociations avec leurs employeurs », a-t-elle expliqué, disant que le ministre souhaite un règlement rapide de la situation.

image
image