1 août 2017 - 00:00
Une saison « à l’eau » pour plusieurs agriculteurs
Par: Julie Lambert
L’agriculteur Patrick Benoit a choisi de planter plus de soya en raison du retard occasionné par le mauvais temps. | Photo: TC Media – Julie Lambert

L’agriculteur Patrick Benoit a choisi de planter plus de soya en raison du retard occasionné par le mauvais temps. | Photo: TC Media – Julie Lambert

Des champs inondés et des retards dans les semences ont marqué les dernières semaines des agriculteurs de la région. Plusieurs d’entre eux perdront des milliers de dollars, incapables d’atteindre les rendements connus dans les années précédentes.

Le président du syndicat de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de Richelieu-Yamaska, Sylvain Joyal, souligne que les semis ont été réalisés deux à trois semaines plus tard qu’habituellement. Une situation loin d’être réglée même à l’heure actuelle.

« Il y a encore beaucoup d’excès d’eau dans les champs, ce qui affecte toujours les cultures. D’habitude à cette période, on voit les croix des plants de maïs sortis. Non seulement le retard va affecter le rendement des fermes, mais aussi la qualité des produits », se désole-t-il.

Un agriculteur de Saint-Robert, Patrick Benoit, a lui aussi été touché. Sur 850 acres, 60 n’ont pas pu être semés en raison de l’eau, soit entre 7% et 8% de ses terres.

« Je n’ai jamais vu le fleuve aussi haut et il n’y a pas de chaleur qui permet de faire s’évaporer l’eau. Je pompe encore l’eau dans mes champs alors qu’à cette période, je ne m’en préoccupe plus habituellement. J’ai été obligé d’arrêter de semer du maïs à cause des délais. On a changé les cultures et les rotations pour faire face à la situation », raconte-t-il.

M. Joyal croit que si le beau temps n’est pas au rendez-vous, les difficultés pourraient se poursuivre jusqu’à l’hiver. « Si l’eau ne se résorbe pas, il va être difficile de récolter. Les terrains seront donc moins à l’ordre et on risque de devoir attendre le gel pour travailler la terre afin de ne pas l’abîmer. Ce ne sera pas une année rose pour les agriculteurs », dit-il tristement.

Des pertes à prévoir

La région ne connaît pas les problématiques vécues en Mauricie et au Centre-du-Québec, alors que des agriculteurs n’ont même pas pu semer cette année. Le président de l’UPA croit tout de même que la région Richelieu-Yamaska est parmi celles les plus durement touchées.

Il pense d’ailleurs que les producteurs perdront des dizaines de milliers de dollars cette saison. Ils ne seront pas en danger, nuance M. Joyal, mais les producteurs qui ne se seront pas préparés auront de la difficulté à prendre le dessus.

« Il y aura un manque à gagner pour les agriculteurs. Ils auront quand même plusieurs options, comme de piger dans leur bas de laine des bonnes années. D’autres, qui auront consolidé leur acquis, pourront aller emprunter dans une institution financière. Sinon, la hausse de la valeur des terres pourra les aider », souligne le président.

De son côté, M. Benoit estime ses pertes entre 50 000$ et 100 000$ pour 2017. Il demeure tout de même optimiste.

« Cela fait partie de notre métier. J’ai l’impression que nous sommes en train de nous rattraper. Je vais peut-être devoir prendre ce qui me reste des bonnes années ou sinon j’arriverai kif-kif », espère-t-il.

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