18 avril 2017 - 00:00
L’Hôtel-Dieu de Sorel loin des cibles du ministère
Par: Sarah-Eve Charland
À l’intérieur du CISSS Montérégie-Est, le secteur de Sorel-Tracy obtient les moins bons résultats en termes de lavage de mains. | Photo: TC Media – Denis Germain

À l’intérieur du CISSS Montérégie-Est, le secteur de Sorel-Tracy obtient les moins bons résultats en termes de lavage de mains. | Photo: TC Media – Denis Germain

Le lavage des mains du personnel de l’Hôtel-Dieu de Sorel est loin d’être systématique lorsqu’il y a contact avec un patient. C’est ce que révèlent des audits réalisés en 2015 et 2016.

Le taux moyen de lavage des mains avant de voir un patient est de 45%. Après la visite d’un patient, le taux grimpe à 62%. Ce sont des données récoltées lors de l’audit réalisé en mai 2016 à l’Hôtel-Dieu de Sorel et au Centre d’hébergement Élizabeth-Lafrance. La cible du ministère de la Santé se situe à 80%.

La moyenne du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Montérégie-Est se situe à 57% du personnel se lavant les mains avant un contact avec un usager. La moyenne concernant le lavage après un contact avec un patient atteint 74% pour l’ensemble du CISSS.

La porte-parole du CISSS Montérégie-Est, Magali Dupont, a tenu à préciser un point. « Pour certains territoires, l’audit n’était pas fait dans toutes les installations à chaque fois et n’avait pas lieu au même moment dans l’année. Ce qui rend l’interprétation et la comparaison des résultats entre les secteurs un peu hasardeuse. »

Les données sont demeurées stables à l’Hôtel-Dieu de Sorel comparativement à l’année précédente. Le taux moyen de lavage des mains avant de voir un patient était de 40% lors de l’audit en novembre 2015. Le taux moyen après un contact avec un patient était de 69,5% en 2015.

Mesure la plus efficace

Le lavage des mains par les travailleurs de la santé est pourtant la mesure la plus efficace pour interrompre la propagation de bactéries comme le Clostridium difficile, selon le médecin-conseil en maladies infectieuses à la Direction de la santé publique de la Montérégie, Dr François Milord. C’est aussi le meilleur moyen de contrôler les infections acquises en milieu hospitalier.

« S’assurer que le personnel se lave les mains est un travail continu et il va toujours falloir continuer à le faire », ajoute le Dr Milord.

« Les audits permettent d’évaluer quelle est la proportion du personnel qui se lave les mains, mais ça permet aussi de sensibiliser et de renforcer l’importance de cette mesure en milieu hospitalier. Il faut toujours répéter qu’il faut se laver les mains et expliquer les différents moments où il faut le faire », poursuit-il.

Travail de sensibilisation

Même si des sanctions ont déjà été imposées dans le passé lors de situations particulières, les CISSS misent davantage sur des stratégies de renforcement positif, notamment des campagnes de sensibilisation.

« Nous réalisons deux audits par année, à l’automne et au printemps, à l’échelle du CISSS de la Montérégie-Est. Tout gestionnaire supervisant des travailleurs qui entrent en contact avec des usagers ou leur environnement doit réaliser l’évaluation de la pratique d’hygiène des mains dans leurs secteurs respectifs. […] Les résultats obtenus sont diffusés et nous permettent ensuite de cibler des secteurs ou des moments d’hygiène des mains qui sont plus problématiques, puis de faire les interventions nécessaires pour corriger la situation », souligne Magali Dupont.

Avec la collaboration de Vanessa Picotte.

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