10 avril 2017 - 00:00
Un projet d’usine déplait à des citoyens à Saint-Roch-de-Richelieu
Par: Sarah-Eve Charland
Plusieurs citoyens se sont unis pour déposer une mise en demeure aux élus de la municipalité de Saint-Roch-de-Richelieu. | TC Média - Pascal Cournoyer

Plusieurs citoyens se sont unis pour déposer une mise en demeure aux élus de la municipalité de Saint-Roch-de-Richelieu. | TC Média - Pascal Cournoyer

La séance du conseil municipal du 4 avril a attiré une cinquantaine de citoyens. | TC Média - Pascal Cournoyer

La séance du conseil municipal du 4 avril a attiré une cinquantaine de citoyens. | TC Média - Pascal Cournoyer

Les élus ont affirmé être à l’écoute des citoyens. | TC Média - Pascal Cournoyer

Les élus ont affirmé être à l’écoute des citoyens. | TC Média - Pascal Cournoyer

Des citoyens s’opposent à l’implantation d’une entreprise de substrat à Saint-Roch-de-Richelieu parce qu’ils craignent une dévalorisation de leurs résidences.

MISE À JOUR: L’opposition à un projet d’usine à Saint-Roch-de-Richelieu se concrétise

Le promoteur, Agnesh Marsonia, aussi propriétaire de l’entreprise Champag à Verchères, a rencontré les citoyens en février pour présenter son projet s’évaluant à près de 15 M$. Cette nouvelle usine permettrait de créer environ 25 emplois.

Si elle voit le jour, cette entreprise transformera du fumier et de la paille en compost. Le promoteur utilisera ce compost pour la culture de champignons dans son entreprise Champag à Verchères.

Il prévoit construire les nouvelles installations sur la Côte St-Jean à Saint-Roch-de-Richelieu, ce qui inquiète l’un des résidents du secteur, Réal Laberge.

« Il y aura un impact direct sur la valeur de nos maisons. Le promoteur va traiter du fumier de poule. L’odeur nous inquiète beaucoup. En plus, le transport de camions va augmenter sur la Côte St-Jean », craint-il.

En compagnie de plusieurs citoyens, il a interpellé les élus lors du conseil municipal du 4 avril. Il a déposé une pétition et une mise en demeure auprès de la municipalité afin d’annuler l’amendement au règlement de zonage permettant l’implantation de cette usine. Cet amendement a été voté le 7 février en séance ordinaire du conseil.

« Ils ne peuvent pas aller à l’encontre des citoyens. Ils doivent faire les preuves que ce projet sera bénéfique pour les citoyens. On veut agir avant que les assises du projet soient en place. Sinon, ça va causer un préjudice irréparable », croit Réal Laberge.

Si les élus ne se positionnent pas concernant ce projet d’ici le 19 avril, les citoyens souhaitent entamer des démarches devant la Cour Supérieure pour demander une injonction.

Plusieurs étapes à franchir

Pour le maire de Saint-Roch-de-Richelieu, Claude Pothier, il reste plusieurs étapes avant que les élus puissent se prononcer sur le projet. Le promoteur doit obtenir l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) et du ministère de l’Environnement.

« C’est normal qu’il y ait des inquiétudes. On n’est pas insensible à la réaction des citoyens. Ils ont le droit de se manifester. En tant qu’élu, on gère l’ensemble de la municipalité. Quand une entreprise veut implanter un projet de 15 M$, on se doit de l’écouter », mentionne M. Pothier.

La municipalité a adopté un premier projet de règlement concernant la modification au zonage en février. À la suite d’une consultation publique à venir, les élus pourront adopter le second projet de règlement de modification de zonage. Cette procédure découle de la loi sur l’aménagement et l’urbanisme.

« Il y aura une consultation publique. À partir de ce moment, le conseil décidera s’il va de l’avant ou non. On doit s’assurer de l’acceptabilité sociale du projet. Mais on est encore bien loin de la coupe aux lèvres », tient à préciser le maire.

Un promoteur en démarche

Le promoteur Agnesh Marsonia comprend les inquiétudes soulevées par les citoyens. « Les craintes sont basées sur le fait qu’ils ne connaissent pas bien le projet. Je vais travailler en parallèle pour réduire les impacts sur les citoyens. »

« Pour le moment, on reçoit le matériel de Windsor pour notre usine à Verchères. On a des problèmes de qualité. Il n’y a pas d’usine près de nous. On aimerait donc produire ce matériel près de nous », explique-t-il.

M. Marsonia croit que le projet se réalisera en 2018. « On aimerait le réaliser le plus tôt possible, mais ça va prendre du temps. L’évolution du marché va sûrement influencer le projet. »

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